Un mur témoin à Saint-Rémy-de-Chaudes-Aigues


Dans l’objectif de créer et structurer une filière de la pierre, le Parc naturel régional de l’Aubrac s’ engage dans un long travail de promotion de la ressource minérale auprès des porteurs de projets et des professionnels. Le dessein : favoriser le recours à la roche locale sous toutes ses formes et valoriser les savoir-faire pour redonner vie à la pierre sèche. Les cailloux poussent partout sur l’Aubrac, dans le sous-sol, dans les paysages de ce haut territoire d’origine volcanique posé sur trois départements (Aveyron, Cantal et Lozère) au sud du Massif central. Ce potentiel prend ici des formes diverses : basalte, granite et gneiss, schistes, calcaires… Les habitants du plateau ont appris à l’utiliser et déployé des compétences que les entrepreneurs locaux continuent de dispenser tant bien que mal aujourd’hui. Conscient d’une telle richesse, le Parc naturel régional de l’Aubrac a décidé de valoriser cette ressource inorganique. Pour ce faire, il a rejoint le programme national de recherche Laubapro. Ce programme de développement naquit d’une collaboration entre artisans, associations, élus et institutions pour répondre aux besoins des territoires et des filières professionnelles. Depuis plus de deux ans, le PNR travaille donc sur ce matériau et sur le savoir-faire dans le domaine de sa mise en œuvre. Il sensibilise tout particulièrement les collectivités locales et les porteurs de projets aux vertus de la pierre. Ce mode de construction, exclut l’emploi de mortier. Outre ses qualités esthétiques, il présente une multitude de spécificités, souvent pas plus onéreux qu’un ouvrage maçonné (jusqu’à 2 mètres de hauteur). Une telle construction possède une résistance mécanique équivalente, voire supérieure. La pierre sèche peut même s'utiliser pour l’édification de ponts, comme en témoignent quelques exemples au-dessus des ruisseaux de l’Aubrac. Elle est principalement adaptée aux murs de soutènement, mais aussi intéressante pour les séparations de propriétés, préserver ou restaurer le petit patrimoine, reconstituer les paysages. De plus, elle offre de grandes possibilités en matière de design : éléments décoratifs et mobilier urbain, support de signalétique… Le Parc mobilise des moyens pour conseiller les maçons dans leur formation et leur expertise. Il peut assister les porteurs de projet dans leur réflexion, leur proposer un accompagnement technique dans la recherche d’ingénierie et de professionnels qualifiés ; les aider dans l’étude de financements spécifiques… « La pierre sèche, c’est aussi un patrimoine immatériel reconnu par l’Unesco, ajoute Hugo Receveur, urbaniste-paysagiste et responsable du pôle Aménagement durable et cadre de vie au PNR. Le travail que nous avons commencé sur la pierre sèche nous a conduit à exhumer de la mémoire, à révéler des savoir-faire ou des pratiques oubliées. De plus, les projets sont particulièrement adaptés aux chantiers participatifs, qui rassemblent les habitants et créent du lien social sur le territoire. » C’est ainsi qu’est né la résolution de rénover ce mur entre l’église et la mairie de Saint-Rémy-de-Chaudes-Aigues. Ce programme se déroule grâce aux aides financières de l’État de la Région AURA et de Saint-Flour Communauté à hauteur de 80 %.

 


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