Le malade imaginaire à l’étroit.

L’estrade du cinéma La Source n’est pas une scène de théâtre, pas de profondeur, une ouverture insuffisante, pas de coulisses. Vouloir y jouer une pièce avec une troupe conséquente s’avère dommageable pour les écoutants tout autant que pour les acteurs. Cela advint l’autre soir avec le malade imaginaire de Molière porté par les élèves du conservatoire de Saint-Flour, communauté. L’intention restait louable, mais frustrante pour les soixante-quatre auditeurs. La compagnie donnait cependant un spectacle baroque, décalé et de belle humeur, dans une élégante énergie. La qualité des intermèdes musicaux ajoutait au plaisir du texte, où serge Lama s’invitait par le truchement de son tube « je suis malade » et Gaston Ouvrard avec « je ne suis pas bien portant ». Ces anachronismes posaient des références actuelles. Argan, le « malade imaginaire », veuf, a convolé en secondes noces avec Béline, qui simule des soins attentionnés, mais n’attend en réalité que le décès de son époux pour hériter.