Hans Sylvester : On a fait tellement les cons...


Vous pensez bien quand un photographe rencontre Hans Sylvester, allemand d’origine installé en France depuis 1962, qu’ils ne vont pas parler de la dernière pluie. Encore que. J’ai croisé à l’occasion de son passage en Caldagués Hans Sylvester au Clos Juéry pour la présentation de son exposition « épouvantails ». Juste 10 minutes avant le début de la cérémonie, j’arrive sans mal à décrocher un entretien à la condition de finir avant 16 heures. Nous nous installons dans une partie calme. Comment lui est venu ce passage en Aubrac ? C’est Jean Pierre Montiel qui m’a invité à Phot’Aubrac. Je connaissais pas l’Aubrac et encore moins Chaudes-Aigues. J’ai découvert ce coin de jardin splendide. Ce que j’aime plus que tout ce sont les paysages, ils sont génials, extraordinaires, magnifiques avec ces vaches. Ça me change du Vaucluse. Il poursuit sur ses débuts. J’étais malheureux dans l’école. À treize ans je suis rentré en apprentissage de photographie. Un jour par semaine je travaillais chez un photographe. C’était du pur bonheur. Depuis je fais de la photo. Rapidement il œuvre pour les plus grandes revues comme Géo dont il a réalisé la une du premier numéro en 1977. En 1980 il oriente son métier vers le militantisme environnemental. Il ne cessera plus par la suite. « J’ai toujours été proche de la nature. Je suis allé dans tous les endroits les plus sauvages de l’Europe. Les directeurs des parcs nationaux, depuis longtemps tirent la sonnette d’alarme sur les dégâts faits sur la nature. Ça m’a fait clair que c’était mauvais. J’ai survolé 10 ans après ma première fois l’Amazonie où il n’existait personne. Cette fois là, il y avait des trous partout. On a fait, l’humanité, tellement les cons ». Il se sert de son métier pour interpeller, sensibiliser. « Le plus difficile c’est de vendre aux revues ces reportages qui parlent d’environnement. Mais j’y suis arrivé. Le problème c’est d’éditer ces reportages sur le plastique, sur l’eau, les décharges à ciel ouvert, la pollution avec deux ou trois photos fortes. De telles images ne sont pas appréciées des publications. » Il affirme en forme de conclusion. « On n’a pas respecté la terre. Maintenant elle nous fait payer nos conneries. » Je jette un coup d’œil à l’heure sur mon smartphone. « Il est 15 heures 59 », je le lui fais remarquer. Il répond, « Vous avez le sens du timing ». Je confirme « n’est ce pas ? ». Il partira avec un grand sourire vers ses obligations officielles.

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