La Mine, une histoire...

Voici l’histoire d’une tentative courageuse, mais téméraire d’industrialisation, grâce à l’exploitation du mispickel qui échouera lamentablement. On peut voir aujourd’hui encore, prés de Chaudes-Aigues, sous le lieu dit de Sansard, la cheminée ainsi que les tunnels désaffectés de « La Mine ». En novembre 1891, deux personnalités connues dans les milieux économiques, MM. le comte Lionel de Bondy, président du conseil d’administration de la société des chantiers de la Gironde, et Charles-Philippe Flament, directeur de l’agence immobilière pour la France et ses colonies, déposent une demande de concession. Ils sont également copropriétaires de l’ancien établissement thermal Abrial. En 1902 ils missionnent Alain Duclan et Lucien Moreau, prospecteurs domiciliés à Chaudes-Aigues. Lesquels découvrent au lieu-dit Sansard de la pyrite de fer et de cuivre, du zinc, de l’antimoine, de l’argent, du plomb du soufre, de l’arsenic et aussi de l’or en infime quantité. De 1903 à 1908 durant cette première période de recherche trois tunnels sont creusés sur la rive droite du Remontalou la galerie n° 1 sur trente mètres, la n° 2 sur trente-sept mètres. Sur la rive gauche, la N° 3 mesure soixante-dix mètres. Ils extraient 30 tonnes de minerai. Mais se heurtent alors à l’hostilité d’une partie de la population qui craint la pollution de l’air et du ruisseau et la désaffection des curistes. En 1909, l’exploitation doit cesser momentanément et les souterrains sont fermés. Ils poursuivent leurs recherches, obtiennent satisfaction et construisent, de 1910 à 1911, prématurément une usine de traitement destinée à produire de l’arsenic. Puis elle reprend son activité en 1911, l’électricité est même installée dans les bâtiments et sur les chantiers. Le 21 janvier 1911, la société des mines de Chaudes-Aigues dépose une demande de concession auprès du préfet du Cantal. Le 17 août 1912, il émet un avis défavorable au prétexte que l’emprise englobe le périmètre de protection des sources chaudes de la station thermale et la teneur du filon s’avère nettement insuffisante en minerai. L’usine ne fonctionnera guère que pendant la guerre 1914-18 avec des matériaux « importés » de Corse. Le 10 décembre 1919 Raymond Poincaré, président de la République rejette définitivement la demande de concession. Jusqu’en 1921, elle tourne au ralenti : la médiocrité du gisement et l’enclavement de la ville nuisent à sa rentabilité. C’est l’abandon pur et simple d’une tentative vouée dès le départ à l’échec.

D’après Georges Barthomeuf et Pierre Chassang.

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