Le saxophone et l'orgue clôturent la saison d'été à l'église.



Disons-le tout de suite s’il est un « édifice public » qui a bien rempli sa fonction culturelle d’animation en Caldaguès, c’est l’église. Quatre séances majeures s’y sont tenues : Valery Orlof, les voix de la Néva, Camille Privat et pour parachever le tout David Decouchant et Pierre Astor. Les mélomanes en eurent pour leur content tout l’été pour ne pas écrire tout leur saoul. Vendredi dernier David Decouchant, saxophoniste, et Pierre Astor, organiste, donnaient un concert au programme duquel on entendait Jean-Sébastien Bach, Antonio Vivaldi, Marcello, Scott Joplin… Le saxophone en matière de musique dite « classique » n’est pas familier alors que l’orgue en est un des instruments roi, ne serait-ce que par les œuvres de Jean Sébastien Bach. L’alliance du souffleur et du soufflet peut dérouter de prime abord surtout en commençant par une pièce pour clarinette de Vivaldi archiconnue. Le dialogue avec l’orgue procurait une approche déconcertante sans jeu de mots facile. Mais la maîtrise de Pierre Astor et son métier dissipèrent bientôt ce trouble pour le transformer en qualité intrinsèque, dans une version « subtile » de la fameuse toccata et fugue en ré mineur de Jean Sébastien Bach. Tout au long du récital les deux interprètes rivalisèrent d’intelligence offrant à l’assistance un panorama harmonieusement limpide . Alessandro Marcello suivit Eugène Bozza et la découverte de son Aria (1936). Jean baptiste Singelée, ami d’Adolphe Sax, l’inventeur du saxophone, proposa son « Concertino » de 1861. Vittorio Monti et sa seule composition connue « Csardas » le disputa à Scott Joplin avec un « the entertainer » d’équilibriste tout à fait jubilatoire. Les musiciens en trouvant leurs marques, tout en soignant la singularité, dispersaient la confusion des premiers mouvements du Vivaldi. Rapidement à l’unisson la prestation prit un tour de connivence avérée pour promptement subjuguer les présents. Une gageure relevée sous applaudissements enthousiastes de délectation, de surprise et d’émotion pour la quarantaine d’auditeurs.

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