Eva
et Étienne deux malgaches en terre auvergnate.
L’association « Se tendre la main » fête en 2018 ses
20 ans d’existence, le bel anniversaire pour un groupe, dont
Vincent Rey est membre fondateur devenu président. « Se tendre la
main », aujourd’hui, construit 8 écoles de trois classes en 12
mois. Monsieur et madame Rey viennent d’accueillir dans leur
résidence Caldagués Éva et Étienne leurs correspondants
malgaches. Ce couple d’enseignants retraités arrive pour la
première fois à Chaudes-Aigues. Ils connaissent cependant la
France, et parlent couramment notre langue. Parents de 5 enfants, 8
petits enfants. Jeunes retraités, ils pourraient prétendre
normalement à un droit au repos. Mais ils ont décidé de poursuivre
l’aventure avec « Se tendre la main ». Pour Vincent,
« Ce sont des gens précieux pour nous, elle était
professeur de français dans un collège, lui, l’équivalent
d’inspecteur d’académie. » Ils
demeurent au contact de la population et des instances
administratives ainsi que du milieu enseignant. « Leurs
réseaux sont bien constitués et participent activement à la vie de
notre association. » Chez eux, le temps scolaire reste
quasiment identique à celui de la France, les classes possèdent les
mêmes niveaux. La rentrée s’effectue en octobre et le congé
d’été en août et septembre. Le problème se situe au niveau de
la fréquentation et de la demande. Ainsi l’établissement où
enseignait Étienne accueillait 1200 élèves en 2017. L’état
malgache se désintéresse de l’éducation. « Il reste
encore beaucoup à faire pour la scolarisation des enfants. 40 %
ne fréquentent pas l’école assidûment à cause des travaux des
champs auxquels ils doivent participer avec la famille. Nous nous
trouvons dans un milieu attentatoire et défavorisé avec des classes
cependant surpeuplées. » L’école accueille 600 élèves
le matin et les autres six cents l’après-midi. Elle fonctionne en
double vacation. Éva et Étienne tout au long de notre entretien ne
se départissent jamais de leur bonne humeur. Ils nous affirment leur
engagement pour les enfants. Connaissent les arcanes, les contacts
qui permettent de poursuivre l’action avec le partenaire malgache,
la fondation Telma, équivalent de France Télécom. Une école de 3
classes se construit en 3 mois pour l’essentiel et quelques
semaines supplémentaires pour les travaux annexes comme le forage
indispensable. « Les anciens élèves participent, les
parents également, depuis 20 ans notre présence assoit notre
crédibilité. Ils apprécient de nous apporter une aide ».
Étienne et Éva sont les gens de confiance sur place, une caution
humaine « Ils nous représentent et deviennent un gage de
réussite. Ils connaissent les besoins évitent les ennuis et les
erreurs. » Chaque école est inaugurée officiellement. Les
inaugurations (photo) revêtent un caractère primordial, voire
indispensable. Les autorités locales, les proches et la population
prennent part à cette grande fête, un vrai vecteur de communication
pour sensibiliser les Malgaches à l’importance de la scolarité.
L’école participe au développement du village, elle se transforme
en un lieu de fréquentation et d’éducation universelle qui porte
ses fruits plusieurs années plus tard. Pour la petite histoire, le
couple malgache fut surpris du climat dont il mésestimait la
rigueur. Il fallut trouver vêtements et chaussures idoines.