Francois Lartigue investit la chapelle des pénitents

Avec François Lartigue je partage trois choses : le cinéma avec passion, mais c’est un lieu commun, la photographie là je l’affirme moins fort et l’année de naissance que je tais. Le jour du vernissage, nous nous sommes mis quelques instants à l’écart pour parler de lui et de son exposition en cette chapelle des pénitents. Au septième art tout d’abord, où il joue grand Gibus en 1961 dans La guerre des boutons d’Yves Robert, au côté de son frère, Martin, qui tenait le rôle de petit Gibus. Puis de son travail photographique. Laurent Bout, président du Clac notera dans son introduction : « Voilà 15 ans Martin Lartigue investissait cette même chapelle avec ses céramiques et peintures. François avec cette exposition d'instantanés noir et blanc fête cet anniversaire. » Né à Paris, François baigne dans une famille d’artistes : arrière-petit-fils d’André Messager, petit-fils de Jacques-Henri Lartigue. François Lartigue signe plus de 50 années de clichés. Une carrière précoce, en parallèle de celle de son grand-père. Il suit sa propre voie, devient un homme d’image à double titre. Il débute sur les plateaux comme second assistant de Jean Boffety pour Les choses de la vie de Claude Sautet en 1969. Directeur de la photo depuis 1988, il tourne de nombreux longs métrages. Oeuvre entre autres avec Claude Sautet, Jacques Demy, Henry Verneuil, Philippe de Broca, Jacques Deray, Bertrand Blier, Claude Zidi, Marco Pico, René Feret et Carlos Saura. Ses rencontres avec André Kertész, James Van Deer Zee, Henri Cartier Bresson et ses retrouvailles avec Robert Doisneau, ami de la famille, relanceront son travail de photographe, un temps délaissé. En 1994 et 1996, le Musée Nicéphore Niépce et la Bibliothèque historique de la Ville de Paris acquiérent respectivement une collection de ses tirages. Après quelques digressions sur Gabin, Belmondo ou Delon il me parlera de son exposition en Caldagués avec son art consommé de l’humilité, sans prétention. Détaillera sa philosophie en l’espèce : « Pour le cinéma, en tant que chef opérateur, j’éclaire des acteurs, des décors, je fais des images en couleurs, sophistiquées, mises en scène… En photo, au contraire, par contradiction peut-être, je capture les situations sans les provoquer, mais en attendant le moment, c’est à dire le geste naturel ou le regard des gens qui passent, discutent, travaillent. Je ne cherche pas l’esthétisme, mais plutôt l’action, dans le bon cadre, qui donnera toute la vie à mon cliché ». Dix minutes plus tard, le protocole l'accapare. Heureusement nous aurions pu occuper la soirée sur ses souvenirs cinématographiques. Une installation à voir, visiter, observer dont l’invité doit s’imprégner, y retourner pour mieux apprécier encore. Raymond Depardon pour la technicité et Jean Dominique Lajoux pour le naturel affleurent chez François Lartigue. René Molines remerciait le CLAC pour son implication annuelle dans l’animation Caldagués et la qualité de ses présentations. On notait la présence de l’artiste Éric Vassal et Céline Charriaud, conseillère départementale. Entrée libre tous les jours de la semaine, jusqu’au 15 août, de 15 heures 30 à 18 heures 30.


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