Valéry Orlof devant un auditoire réduit.
Les pièces musicales russes s’avèrent d’une diversité
surprenante : des airs mélancoliques, des complaintes, des
hymnes sacrés, des standards populaires dont la beauté frappe les
oreilles occidentales. Le chant a toujours tenu la plus haute
importance pour les Russes. Ils ont utilisé leur organe comme un
instrument pour affirmer joies ou peines, sans omettre les mélodies
plaisantes célèbres comme les yeux noirs, les bateliers
de la Volga ou des fantaisies des plus drolatiques pour exploiter
les performances vocales. Valery Orlof interprète, pianiste et
compositeur, demeure de fait l’ambassadeur de cette culture slave
qui convie au voyage. Cela advint jeudi en fin d’après-midi où la
basse se produisait en l’église Caldagués malheureusement bien
mal remplie par une seule trentaine de personnes. Nous devons dire
que la concurrence déloyale de l’astre diurne participait de cette
désertion des spectateurs qui pourtant en d’autres temps se
pressaient beaucoup plus nombreux. Lassitude, répertoire quasi à
l’identique pour chaque passage de l’artiste, ou météorologie ?
Le chanteur cependant se délectait d’offrir à ce parterre réduit
un programme apprêté de chefs-d’œuvre. Le romantisme russe, les
musiques sacrées du monde entier, le gospel, Mozart, Bach Schubert,
les mélodies orthodoxes en usage dans les monastères de l’ancienne
Russie prenaient en l’église Saint-Blaise Saint- Martin toute leur
ampleur. L’unicité chrétienne des hommes de toutes couleurs et
toutes nationalités délivre un message de paix dans un univers
secoué dans ses fondamentaux spirituels. Un concert en demi-teinte,
Valéry Orlof avait habitué à mieux ses aficionados.