Les huit postulats de Jean Pierre Thomasset sur les contenus inadaptés…
La communauté de communes Caldaguès-Aubrac organisait lundi dernier
une soirée débat en compagnie de Jean pierre Thomasset psychologue
bien qu'il récuse le terme de psy. Normalement la séance était
ouverte à tous les adultes et aux professionnels. Ce furent
majoritairement les travailleurs sociaux qui assistèrent. Jean
Pierre Thomasset est spécialiste de l'enfance. Domicilié dans le
Gard il possède une maison à Saint-Urcize l' Aubracienne. C'est
donc en voisin qu'il a répondu à la sollicitation… Dans son mot
d’accueil, le président Louis Raynal remerciait les présents et
le conférencier de leur participation. La richesse et la simplicité
du propos de Jean Pierre Thomasset subjuguera l'assistance. Dans une
première partie l'intervenant soulignait l'attirance de l'homo
sapiens pour l'image. Celui des cavernes qui graphitait les parois de
Lascaux ou de la grotte Chauvet. Au fil des siècles venaient les
représentations de l’homme par les statues, la peinture, les
portraits, la photographie , le visuel animé avec le cinéma, les
documentaires, la télévision ouverte sur le monde et dernier venu
l'internet et ses contenus... Si le cyberespace est une chose
formidable qui permet de rester connecté, nouer des liens,
l’accession au bagage de connaissances universelles, banques de
données planétaires en libre service, cultures mondiales. C'est
aussi son lot d'horreurs sectaire, religieuse, pornographique,
mensongère, prosélyte, propagandiste. Entre l'ordinateur, le
smartphone et la tablette, l'enfant dispose d'outils perfectionnés
qui échappent à une vigilance approfondie de parents et adultes.
Lesquels, maîtrisent fatalement moins bien ces appareils et leurs
subtilités techniques. On peut intervenir par le discours de la
contrainte, celui de l'affect ou du savoir. Lequel choisir ?
« Sachant qu'avec les concepts d'hier on ne peut pas élever
un enfant d'aujourd'hui. Nous assistons à un changement de société
et au basculement d'un monde à l'autre. On passe de la réalité à
la virtualité ». Face à cette dictature des écrans
installée au sein des familles le conférencier propose huit
postulats. « Ne pas faire effraction dans la vie privée de
l'enfant qui a aussi des droits. Ne pas juger ou dénigrer son monde.
Faire la démarche de rentrer dans son monde de s'informer. Ouvrir
des espaces de paroles, en multiplier les possibilités. Mettre des
mots sur les images. Offrir des alternatives pour que l'enfant lâche
ses écrans. Témoigner par l'exemple du rapport juste au monde
virtuel. » Et dernier « conseil ». « Lui
faire confiance, établir un pacte ». Notre homme
terminera son exposé « l'idée-force est que le parent doit
soutenir l'enfant pour qu'il entre mieux équiper dans un monde qui
sera de toute façon le sien. » Avant d'ajouter à
l'adresse des auditeurs un « Bon courage ! »
humoristique sous tendu d'un avertissement. Le débat s’ouvrait
alors entre les présents et le conférencier. Une initiative pleine
d'enseignement…