L'art aborigène s'expose à la chapelle des pénitents
« CLAC Art contemporain » propose chaque été
depuis 10 ans, une à deux installations, au sein de la chapelle des
Pénitents de Chaudes-Aigues. Il souhaite favoriser la rencontre
entre l’art contemporain et le patrimoine, la résonance avec le
sacré est privilégiée dans le choix des programmations. De
nombreux artistes aborigènes dont certains de notoriété
internationale comme Minni Pwerle, Ronnie Tjampijimpa, John
Mawurndjul, Bruce Wungundin présents dans les collections
Australiennes, au musée du quai Branly à Paris ou au MOMA de New
York, sont reçus cette année par « CLAC ». La trentaine de
peintures installées sont issues de différentes sélections
privées. Luc Berthier, commissaire invité de l’exposition, une
sommité en art aborigène australien proposait une visite conférence
de présentation des différentes œuvres accrochées aux cimaises.
« L’art aborigène : Le terme art aborigène désigne
aussi bien l’art des Aborigènes d’Australie qui précédèrent
la colonisation que celui d’artistes aborigènes contemporains
encore influencés par leur culture traditionnelle. » Cela
inclut la peinture, mais aussi d’autres médias comme la gravure
sur bois, la sculpture, les costumes de cérémonie, ou les
décorations trouvées sur les outils ou les armes anciennes. L’art
est un élément-clé dans la culture indigène, il est toujours lié
à un espace (itinéraire, site, grotte, source…) Les Aborigènes
célèbrent, chantent, dansent, miment et décrivent ce que nous
appelons « art », mais qui pour eux est d’abord
spiritualité. « Célébrer, peindre ou chanter un
territoire marque la propriété d’un clan ou d’une personne. La
créativité aborigène est sollicitée lors d’événements. Ces
rituels peuvent alors être communiqués par rêves aux vivants par
les esprits ancestraux. » Les artistes et l’art aborigène
contemporain portent une attention particulière à l’attachement
au territoire, à sa lecture, à la préservation discrète des
signes sacrés, camouflés derrière des points où des pigments. Ces
toiles sont des œuvres d’art, mais sont aussi les témoins d’une
culture et du lien qu’entretiennent les aborigènes entre eux, avec
la terre, avec les animaux et les plantes. « Pour eux, tout
est lié, tout est interconnecté via le sacré, le Rêve. Ces toiles
évoquent autant la richesse physique que la richesse spirituelle.
Mais ces compositions sont bien plus ; bien qu’allégoriques
et religieuses, elles sont aussi la résultante d’un choix
conscient et réfléchi sur la meilleure façon d’exprimer les
connaissances ». Les premières peintures « modernes »
devaient ainsi passer devant le cercle des anciens pour obtenir un
aval avant d’être mises sur le marché. A voir absolument à la
chapelle des pénitents du 13 juillet au 15 août tous les jours de
15 h 30 à 18 h 30. Le CLAC est soutenu par le Conseil Général du
Cantal, la Région Auvergne, la DRAC Auvergne ainsi que la ville de
Chaudes-Aigues.