Quand le café Costeroste se raconte.
Outre que le café Costeroste est une
curiosité par les illustrations de ses murs. Il possède une autre
spécificité : ses propriétaires ne refusent quasiment jamais
de parler de l'espace, mais aussi d’accueillir qui pour une
réunion, une captation télévisée ou rendez-vous
culturel. Ce jour-là Jean Claude et
son épouse Marinette sur l'aimable insistance de l'office de
tourisme recevaient , curistes et autochtones. Prés de trente
personnes participaient à cette présentation de l'établissement .
Les peintures intérieures datent vraisemblablement de la fin du 19é
siècle. Elles content les exploits du Clairon Rolland , originaire
de Lacalm qui se distingua lors de la bataille de Sidi Brahim,
célèbre fait d'armes de l'histoire de la conquête de l’Algérie
par le général Bugeaud en septembre 1845. Entre les troupes
françaises et celles de l'émir Abd el Kader. Un affrontement qui
tourna mal pour les français réduits de 2000 à 80 soldats. Où
le Clairon Rolland sonna la charge au lieu de la retraite. Il fut un
des rares à sortir vivant de cette débâcle. En 1913 à Lacalm le
Clairon Rolland dernier survivant de Sidi Brahim est promu au grade
d'officier de la Légion d'honneur. Il est
âgé à ce moment-là de
92 ans. Pourquoi les exploits du Clairon furent-ils le sujet des
tableaux intérieurs ? Personne ne le sait vraiment. La famille
Costeroste en 1931 achète l'établissement et le rebaptise du nom
des propriétaires Jean Pierre et Mélanie. Pour les familiers on
cause de « Chez la Mélanie » qui officiera jusqu'en
1990. Jean Claude et Marinette quelques décennies plus tard
restaureront les « fresques »... Inévitablement on
parla des jours de foires et de leurs habitués qui mettaient
mensuellement un pied dans la vigne, d'anecdotes locales. On devisa
sur les fêtes de quartier et de la symbolique de leurs oratoires.
Celle de saint Jean, le riche, permettait au maire de la commune
libre du même nom de se faire véhiculer toute la journée dans une
chaise à porteurs…Traditions disparues . Puis les souvenirs de fil
en aiguille posaient des questions avec des réponses périphériques,
comiques, religieuses, voire païennes. On discuta longuement,
autour d'un bout de fouace et d'une boisson appropriée. Les boutons
électriques en céramique, la machine à café d'époque, les
bouteilles d'eau de Seltz, l'absinthe, le bar recouvert de zinc. Les
mots roulèrent encore et encore, divertirent, jusqu'au moment où
il fallut que tout un chacun quitte ses hôtes. «
La
véritable attraction du bistrot, nous voulons parler du bistrot de
quartier, est autre chose pour l'habitué. Une heure à perdre après
le travail, avant de rentrer à la maison, se passe avec les amis que
l'on retrouve toujours au même endroit, autour du même comptoir, de
la même table. Tout le monde se connaît, tout le monde se tutoie,
on est chez soi.
» Écrivait justement Robert Doisneau, c'était un peu cela l'autre
après-midi...Pour
plus d'exhaustivité, pointez votre curiosité un jour où Jean
Claude et Marinette reçoivent. Les visites sont ponctuelles à leur
bon vouloir. Prochain rendez-vous pour les journées du patrimoine en
septembre.