La musique n’engendre pas le succès du concert du festival baroque.


J’étais seul, ou presque seul au concert du festival baroque, la musique n’avait pas grand succès. Ce n’était que Beethoven, Vivaldi, Mendelssohn ou Rachmaninov, voire Chostakovitch par le trio Rostropovich. Excusez du peu. Cessons là la paraphrase d’une « soirée perdue » d’Alfred de Musset. On ne perd jamais son temps en s’attardant à l’écoute de ces gens-là. Et malgré l’aridité de spectateurs le concert s’avéra « plus beau que beau » affirmera au final un des quelques vingt auditeurs présents. La tasse de thé musicale du grand public ne se situe pas dans cette classe dite « classique ». Ceci expliquant cela. Le festival baroque fête son vingt et unième anniversaire ; au cours de sa longue existence, il a proposé plus de 1500 concerts dans 160 églises différentes. Avec Mendelssohn, Rachmaninov et Vivaldi, la première partie se montra plus orchestrale, dans des programmes d’un abord facile. Le second set comme on dit en Jazz trempa tout entier dans la dextérité avec des œuvres de Pugniagni/Kriesler. Lequel Kreisler se donnait un malin plaisir à racheter tous les Stradivarius, si bien qu’il assécha le marché européen. Il possédait une seconde manie : réarranger les compositions d’autres auteurs afin de les rendre plus virtuoses. À l’évidence ses préludes et adagios pour piano et violon demandaient une réelle maîtrise exceptionnelle. Puis Beethoven, celui qui ne supportait pas les blancs dans l’exécution de sa musique proche de l’exercice de style, offrait sa fameuse sonate N° 21 dite Waldestein dans son « allegro con brio ». Ce fut effectivement avec brio qui Barbara Karaskiewicz interpréta ce que l’on pourrait appeler un tube du classique et reçu les applaudissements à l’aune de son talent. Le récital s’achevait (déjà) avec une pièce de Chostakovitch, la sonate en ré mineur pour violoncelle et piano que l’on demande de jouer à tout coup aux participants des concours internationaux. Et ici la virtuosité ne se galvaude pas. Le choix des œuvres a donné un programme tout en délié durant prés de deux heures jamais ennuyeuses en compagnie d’un trio Rostropovich empreint de rondeur et finesse. 


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