L’espionne aux tableaux, Rose Valland à la Source


Assistante au Musée du Jeu de Paume durant la guerre, Rose Valland a suivi à la trace les tableaux et œuvres artistiques des juifs spoliés par les nazis au péril de sa vie à : « sauver un peu de la beauté du monde ». Patiemment, discrètement, elle déchiffre les papiers carbone allemands dans les poubelles du musée. Elle consignait tous les détails qu’elle jugeait utiles, conversations, bruits de couloir, circulaires, actes de vandalisme. Ces renseignements éclairent les historiens de l’art sur les spoliations perpétrées durant toute l’occupation et témoignent de la qualité des services que cette héroïne de l’ombre, trop vite oubliée, rendit à son pays. Pendant quatre ans, elle fournit des informations à la Résistance sur les trains qui transportent les collections, afin d’épargner ces convois. Elle avertit les Américains sur les sites de stockage supposés des œuvres d’art en Allemagne. 60 000 seulement reviendront en France grâce à son inlassable activité. Ses archives sont décisives pour les restitutions aux propriétaires, la plupart héritiers de familles juives. En 1947, elle se rend dans les zones d’occupation, y compris soviétique, où elle réalise quelques missions d’espionnage pour la France. Son travail de tentative de rétrocession n’est pas toujours encouragé. Reconnue aux États-Unis, la plus médaillée de France de son vivant, reste dans l’oubli dans son propre pays. Pourquoi ce silence autour de Rose Valland ? Pourquoi escamoter ? Que taire de si important ? Ce sont les questions auxquelles le documentaire de Brigitte Chevet répondait. Un film tout en épure d’une qualité graphique et narration formelles. Récit passionnant, maîtrisé, pédagogique en forme de portrait fouillé qui constitue une belle et magnifique évocation d’une héroïne singulière. Une vie romanesque dont on peut se demander pourquoi cette femme au destin d’aventurière n’a pas fait parler d’elle dans les livres d’histoire. En cette époque trouble d’aucuns n’avaient point d’intérêt à vraiment chercher des pièces disparues. 40 000 ne sont jamais revenues, probablement « oubliées » dans un coffre fort en Suisse, égarées en des chemins tortueux ou soit disant détruites. Le marché de l’art n’a jamais été aussi florissant que durant l’occupation. Si après-guerre certaines œuvres n’ont pas été restituées, c’était devoir compter avec la complaisance ou la négligence de maisons de vente aux enchères, de conservateurs de musée peu regardants sur l’origine des tableaux. Brigitte Chevet eut à répondre et dévoiler nombre d’anecdotes sur Rose Valland.   « Mon grand bonheur est de filmer le monde réel, en suscitant la curiosité, la réflexion, le sentiment d’humanité partagé. » L’essence même de « l’espionne aux tableaux ». Affirme la réalisatrice qui vit en Bretagne possède du coté de Cantoin (Aveyron) une maison de famille où elle passe ses vacances depuis ses 5 ans et apprécie à sa juste valeur la région où elle prend plaisir à revenir régulièrement. Elle apprécia de présenter dans la salle obscure de Chaudes-Aigues son film et pouvoir rencontrer les soixante personnes d’un public local fasciné par cette page d’histoire inédite pour presque tous. Une rencontre  au cinéma " La Source " le jeudi 3 novembre à 20 h 30, dans le cadre du mois du film documentaire initiée par  la direction de l'action culturelle du Conseil départemental en collaboration avec la  Médiathèque Municipale de Chaudes- Aigues .


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