Se souvenir des poilus du canton Caldagués 

Plusieurs sites web n’ont cessé de s’enrichir de nouvelles bases nominatives dédiées aux « Morts pour la France » de la Première Guerre mondiale, complétées par les journaux des unités pour ce conflit. Grâce à l’internet le travail de reconstitution est facilité. Jean Favier ne cache pas que ces sites sont une mine dont il tire la substantifique moelle afin de parfaire son projet. « Établir une fiche de renseignement pour chacun des inscrits sur les monuments aux morts des communes de l’ex canton de Chaudes-Aigues. » Pour mémoire, 348 soldats ont perdu la vie lors de la Première Guerre mondiale. Dont 84 de Chaudes-Aigues, 69 de Saint-Urcize, 47 de Lieutadés, 24 de Maurines, 21 d’Espinasse. Également 21 de Saint-Rémy-de-Chaudes-Aigues, 19 d’Anterrieux, 17 de Saint-Martial, 15 de La Trinitat, 13 de Fridefont, 11 de Deux-Verges et 5 de Jabrun. Après des mois de travail, voire des années, tous ces renseignements collectés permettent de construire une « identité » pour chaque nom en rentrant, quand cela s’avérait possible, dans l’exhaustivité. Deux ouvrages peuvent actuellement se consulter en la bibliothèque Saint-Jacques. Une documentation qui contient exclusivement les 84 fiches de Chaudes-Aigues. Dans laquelle on découvre la cause du décès, en majorité « tombé au front », les décorations, les faits d’armes, les punitions, les condamnations, le numéro de tombe, le matricule, le lieu d’inhumation. Comme ce Louis C... mis à l’index dans le civil pour outrage à agent et ivresse publique. Il connut, mobilisé, une mésaventure identique pour offense à un supérieur avec en prime deux ans de prison. Il obtint une amnistie pour monter en première ligne où il périt quelques semaines plus tard. Mais cité à l’ordre de la division « pour avoir fait preuve de courage et d’une énergie superbes glorieusement tombé à l’assaut ». On y compte souvent plusieurs fils de la même fratrie auxquels on doit y ajouter un gendre pour un lourd tribut payé à la nation. Un second opuscule retrace l’inauguration du monument aux morts en juillet 1923, avec la liste des généreux donateurs et les sommes offertes par ceux-ci. Énumère les autorités qui participaient à cette manifestation : ecclésiastiques, député, sénateurs, maires, etc. Mais également des extraits de presse : le courrier d’Auvergne, la haute Auvergne ou « l’union démocratique » qui écrira : « ce ne fut pas la fête du souvenir, ce fut une parade politique. Cette exploitation est une honte. Il est triste que des milliers de martyrs ont succombé à la fleur de l’âge pour qu’un jour leur sacrifice soit utilisé par des bateleurs sans pudeur ni vergogne ». On appréhende : le ravitaillement, les conditions de vie au pays, les estropiés qui venaient en convalescence à l’établissement thermal... Tous ces renseignements permettent d’approcher la réalité de la Grande Guerre et de ses ravages sur les populations. A consulter aux horaires d’ouverture.

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