Gabrielle Veyrière :« C’est ma première vraie exposition » .



C’est bien la première fois que je trouve en face de moi une personne qui appréhende mes questions. Les autres ne l'évoquent peut-être pas, mais n’en pensent pas moins. Rapidement la glace fond et un dialogue, ponctué de traits d’humour, s’installe sur sa manière de produire et d’aborder son processus de création. Disons qu’elle part de loin « Dans ma prime enfance j’ai toujours eu un crayon à la main pour dessiner. Et puis la vie joue tours et détours : travail, famille. » Cependant elle nourrira sa passion pour l’art pictural en fréquentant le musée d’Orsay et le Louvre dans lesquels elle déambule pour doper son imagination et compensera le déficit de formation. Arrivée à la retraite sur l’Aubrac du côté de Brion elle peut se mettre à l’ouvrage. Seulement rapidement elle perçoit que son statut d’autodidacte aux lacunes essentielles ne se substitue pas à son processus de gestation. « La fréquentation de Michel-Ange, Botticelli, Monet, Manet ou Renoir n’approfondit pas la mécanique de création. » C’est elle qui l’affirme. Elle prend des cours avec Sandrine Boucharinc à la Roche Canilhac. Gabrielle reste lucide sur elle-même, pointilleuse pour ne pas dire perfectionniste « Je m’attache trop aux détails, je creuse trop le sillon, il me manque de l’apprentissage. Je ne possède pas les bases essentielles de la conception et cela ajoute à mes doutes. Cependant quand je suis dans mon atelier, je suis dans ma bulle avec Mozart et Vivaldi comme bande originale à ma créativité et aussi la chanson française qui a jalonné ma vie. » Elle essaie tout, la nature morte, le portrait, paysages et scènes champêtres. Elle poursuit son travail intuitivement toujours « en toute liberté. » « Je me lance à l’instinct et souvent je m’aperçois rapidement que quelque chose se dérobe. Alors l’absence de pragmatisme devient patente. C’est frustrant. » En posant sous le regard des autres son art, elle prend le risque de la critique pour la critique. Cependant, tout ceci en place, beaucoup, dont moi, accepteraient de posséder son évidente maîtrise, sur les pastels notamment. À voir jusqu’à fin juin à la médiathèque Saint-Jacques, entrée libre. Tel 04.71.23.55.85

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