Le capujadou Bernard Primois présente "son couteau".

 

Le 28 août 2013, le propriétaire et animateur à la ferme du Verdier de Lieutadés présentait les prototypes du capujadou, un outil plus qu’un couteau. Le but résidait en son montage au cours d’un stage sur l’exploitation, au Verdier. Le succès d’estime suivait. Mais l’ustensile devait s’améliorer et pour cela il convenait de monter un budget. Inlassablement, Bernard, avec entêtement, parlait de « son invention » autour de lui. À la recherche de partenariat, jusqu’à ce que le PNR Aubrac se mette sur les rangs. Dès lors le financement se complétait rapidement. Désormais l’objet affiche toutes les qualités commerciales qu’on attend de lui. Un outil dont tout un chacun pourra se munir en cuisine ou au jardin, voire à la cave. Pour Émilien Soulenq, chargé du pôle économie et services du Parc naturel régional Aubrac « Ce couteau simple relève d’un savoir-faire dont l’idée veut que le futur possesseur le monte lui-même. Le transforme en un objet personnel et fabrique au Verdier également l’étui pour une somme, disons modique. Cette dimension éducative, voire pédagogique c’est un peu de notre territoire dont s’accapare son propriétaire, quand il en usera au quotidien. Sensibles au patrimoine, nous avons poussé le dossier auprès de la région AURA ». À l’issue d’un rassemblement de tous les administrateurs du Parc s’officialisera le projet. Bernard Primois, passeur de mémoire, présentait son « bébé » sans autre arrière-pensée que de mettre en avant le terroir et sauvegarder certains savoir-faire. Ce en présence d’André Valadier, Maria de Palma de la région AURA, de Robert Boudon, maire , et Monique Delfau adjointe, également de Messieurs Jean Albaret, Jean Noël Gilibert, Cyrille Coumoul, Laurent Cayrel conseillers municipaux de Lieutadés. 


Un peu d’histoire…


Le couteau « le capujadou » reste depuis la nuit des temps le tranchant multitâches des paysans de l’Aubrac. Il s’agit d’un « poignard rural », à lame épaisse et pointue qui ne se ferme pas. Le maréchal-ferrant de chaque village, les fermiers façonnaient ce coutelas à partir de vieux outils ou de pièces d’acier de récupération, avec un manche en hêtre ou en frêne. Le capujadou se portait dans une gaine à la ceinture, dans les manches ou dans les montants en cuir des sabots. Il servait à tailler des bâtons, racler des feuillards de noisetier pour fabriquer des paniers, trancher du pain, égorger la volaille, se défendre contre les indésirables. En occitan, capujer (chapuiser) signifie bricoler avec un couteau. Les habitants de Lieutadès détenaient jadis cette réputation si bien qu’on les surnommait les Capujadous. Autrefois pour meubler les longues soirées d’hiver, ils menuisaient à l’aide de leur « capujadou », les innombrables chevilles qui fixaient les lauzes. Ils ont tant taillé de ces tenons en chêne et une multitude d’objets usuels que le qualificatif demeure aujourd’hui : les Capujadous.

 

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