Le « martel en tête » du Bricou .

 

Montrons-nous précis, ce film ne possède rien d’une superproduction bien au contraire, il dure une heure, capté dans un magnifique noir et blanc dans la vallée du Claux quelque part dans le Cantal. Les acteurs sont des autochtones, tous sans exception. Dès l’ouverture de la salle, Frédéric Pelle accueille la quarantaine de regardeurs avec le sourire de l’homme heureux venu présenter sa réalisation dans le Cantal. Tournée en 2022, d’après le livre éponyme d’ André Vers, un gamin du pays. L’œuvre, ne ressemble en rien, à un énième document qui sue la nostalgie et le « mieux avant ». Ce moyen métrage se veut un témoignage, le reportage d’un quotidien rural. Duquel sourd une sincérité et une fierté paysannes. Subsister avec ce que l’on possède, sans demander autre chose. Sans penser plus loin que le cycle des saisons et les travaux des champs avec parfois, en prime, un verre de trop au bistrot du coin. Les acteurs, heureux, revivent ces moments de leur existence dans les années cinquante, à partager avec les voisins, les identiques tracas et bonheurs ordinaires. Le Bricou, lui, en plein spleen à cause d’un incident qu’il endosse, se met martel en tête. Se bigorne le cerveau avec des angoisses permanentes. Manifeste un état de prostration face à ses craintes. Il pense couver la gale. Le coiffeur passe sa tondeuse à la flamme pour la désinfecter. Au café, plus personne ne lui adresse la parole. Et la Nanette lui refuse tout câlin. Il regarde le dictionnaire, le seul livre de la maison. Il a bien la gale, c’est écrit. Il va consulter le médecin, un type de la ville qui n’y connaît rien. Alors comme son père, il veut se pendre au même arbre, à la même branche. Il n’en peut plus. Le Jitomir, un ami, se promène par là et lui indique l’adresse de la Calébre. Elle sait la manière de le guérir… Pour la suite, allez apprécier le film quand il passe près de chez vous. Ou empruntez le livre à la médiathéque. Tout reste authentique, sans affectation, avec justesse dans le jeu des acteurs bénévoles sans menterie ni effets spéciaux. Vous rencontrerez son réalisateur plein d’empathie, sympathique, le sourire affiché en permanence, de partager ses images avec les participants. Ce soir-là, les présents s’abandonnaient dans une veillée, comme naguère, entre amis avec un raconteur d’histoire sous le feu moderne d’un appareil cinématographique avant de deviser avec les autres spectateurs.

 



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