Lumière sur les 13 vitraux de l’église Saint Blaise Saint Martin.

 


Récompensée lors des grandes expositions internationales de l’entre-deux-guerres, la manufacture Mauméjean connaissait de son temps l’attachement de ses nombreux commanditaires français, espagnols ou encore américains. Plus de cinq mille cathédrales, basiliques ou chapelles, disséminées dans une trentaine de pays, témoignent de l’activité de cette dynastie de vitrailliers, entre savoir-faire et industrie. Rarement, le visiteur entre dans l’univers des vitraux au cours d’un rendez-vous de l’église, sinon de s’arrêter subrepticement devant l’un ou l’autre. Ce samedi, la « conférence » s’organisait à l’occasion des journées européennes des métiers d’art, sous l’affable animation de Pascale Chappot, guide-conférencière. Une vingtaine de curieux découvraient quelques-uns des joyaux qu’ils ont laissés dans le Cantal et avant tout à Chaudes-Aigues. La guide détaillait dans un premier temps l’architecture du lieu de culte Caldaguès. Notait que le retable restait l’œuvre de Jean-Baptiste Roche, tailleur d’images Caldaguès. Elle attirait également l’attention sur les stalles sculptées du chœur. Elle revenait sur la légende de la famille Mauméjrean et de ses tribulations espagnoles et françaises. Cette maison d’artistes fondait sa réputation de la qualité de ses verrières. Elle commençait par étudier celle de l’imposte de la porte d’entrée et de sa symbolique. Puis elle entraînait le collectif au droit de chacun des 13 vitraux exactement. Elle explicitait, analysait, les œuvres, tous les aspects sans caractère érudit, simplement avec les mots usuels. Parlait de la structure, de la peinture, de la fabrication générale d’un vitrail, de son coût au mètre carré de 1800 euros. Elle donnait chiffres et réponses que souhaitaient les visiteurs.En dépit des intenses rythmes de production auxquels ils étaient soumis, les Mauméjean restèrent assujettis à des modes de fabrication traditionnels. Ils procédèrent notamment à une stricte rationalisation de leurs locaux qui, de Paris à Madrid, accueillaient le travail répétitif, et sans doute peu valorisant, d’une importante main-d’œuvre hiérarchisée et fortement spécialisée. Durant deux heures, la cicérone maîtrisa l’attention du groupe de curieux férus d’art confessionnel et créatif, indiquait les signatures pas toujours où l’on pouvait le croire. Le tour de l’église s’effectuait dans une sorte de bonne humeur respectueuse de l’endroit. Dans une quasi-religiosité, elle développait sa connaissance exhaustive sur le sujet, guide bienveillante, savante dépouillée du vocabulaire ésotérique vitraillé. 

 


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