Un métier d'art pour Xavier Garrel 


Les professionnels des métiers d’art sont d’abord des hommes et des femmes de passion. Ils peuvent travailler pour la conservation et la restauration du patrimoine. Ils peuvent aussi œuvrer  dans le domaine de la création en lien avec les particuliers, les décorateurs ou les designers. Professions d’hier et d’aujourd’hui, les métiers d’art sont surtout des emplois d’avenir. Ils éveillent sans cesse de nouveaux élans et vocations. On pourrait s’arrêter à cette définition de l’institut national des métiers d'art (INMA) pour qualifier Xavier Garrel. Mais le jeune homme né en 1995 , déjà tout gamin jouait dans l’atelier paternel à La Roche Canilhac. À 13 ans, il a souhaité un tour à bois comme cadeau d'anniversaire. Marc et son épouse ne contrarièrent pas le vœu de leur fils. Depuis il nourrit quotidiennement cette flamme qui entretient une sorte de feu sacré chez lui. Il accumule diplômes et apprentissages : Cap et Bac pro d'ébéniste, prépare le brevet professionnel de menuisier. Quand on le questionne sur son avenir, il répond sans quasiment réfléchir : « Je veux d'abord accumuler de l’expérience, engranger du savoir, apprendre et encore apprendre pour arriver à produire de la menuiserie fine, de l’ébénisterie » et d'ajouter « Poser des fenêtres c’est bien, mais je veux aller plus loin encore dans un travail plus raffiné, fabriquer, rénover des meubles anciens, retrouver les gestes traditionnels associés aux nouvelles techniques ». Il ne traite rien péjorativement quand il parle « de poser les fenêtres ou des portes » il reste dans le respect du travail de l’autre. Son ambition est ailleurs. Ici: « la valeur attendra le nombre des années » à contrario de ce qu'affirmait Pierre Corneille. Prendre le temps d’apprendre, de comprendre, d'acquérir une maturité pour se construire une ligne de subsistance. Sans doute aussi parce qu’il a déjà inscrit au calendrier son intention de devenir artisan. Une telle philosophie professionnelle ne se trouve pas à tous les coins de rue. Simplicité et humilité mâtinées d'une capacité certaine à relativiser. Tout est occasion d’appréhender la carrière, et en corollaire la Vie. Il est heureux d’obtenir diplômes et distinctions, de prendre part à des challenges. Comme ce premier prix régional au concours de l' institut national des métiers d'art avec une table originale. Au national à Paris, il n'a certes pas fait le poids, car il participait en « toutes catégories de métiers d'art » avec des bijoutiers, sculpteurs… Il se nourrit de cet « échec » tout relatif. « Là aussi j'ai appris », ajoute-t-il. Il lui reste encore une année scolaire pour présenter son brevet de menuisier. Personne, hormis peut être sa maman, ne s’inquiète sur l'issue en juin 2016. D'autant qu'il est à bonne école chez Cyrille Coumoul il effectue cette formation en alternance. Finalement Pierre Corneille a peut être raison : Aux âmes bien nées...

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