Caldagués Aubrac
Les communes du plateau veulent sauvegarder leur identité
Aubracienne.
C’est dans la mairie de Saint-Rémy-de-Chaudes-Aigues que les
édiles du plateau aubracien du Caldaguès-Aubrac se réunissaient
pour communiquer collégialement sur leur refus de rejoindre
Saint-Flour dans le cadre du schéma départemental proposé par le
préfet Richard Vignon. Ce dans le contexte de la loi NOTRe
concernant la fusion des communautés de communes. Ils sont sept* sur
12 à repousser la carte du projet. Ils affirment et affichent « Une
ferme résolution collective de s’agréger à une intercommunalité
tournée vers l’Aubrac. » Une
vraie volonté de rallier du côté aveyronnais ou lozérien
une structure qui ne dépèce pas l’Aubrac. « Nous n’avons
rien contre Saint-Flour notre démarche est de se retrouver dans une
comcom sur des bases culturelles et authentiques qui respectent notre
culture. Notre bassin de vie c’est l’Aubrac dont nous
faisons partie intégrante depuis des siècles. Cet Aubrac historique
nous parle et nous croyons au futur parc naturel régional. Aller
ailleurs n’est pas pertinent, serait une erreur pour nous. Notre
zone de déplacement qu’elle soit sociale, commerciale, médicale
se situe sur le plateau : Nasbinals, Laguiole,
Sainte-Geneviéve… » Affirme
Bernard Remise le porte-parole du groupe. Et Christian Gendre, maire
d’Espinasse, d’ajouter « Si nous allons du côté
de Saint-Flour comme on nous l’impose nous serons un simple numéro
parmi une centaine de conseillers intercommunautaires. » Dans
leur argumentation revient souvent l’identité d’un territoire,
l’unité d’un terroir avec une production laitière mieux
valorisée en Aubrac, parangon dans la filière ; des atouts
économiques et touristiques avec le chemin de Saint-Jacques dont la
fréquentation déborde largement au-delà. Mais surtout ce patronyme
Aubrac qui est connu de tous. « Parlez de l’Aubrac
à Lyon, Marseille ou dans le moindre recoin de France et l’on vous
dira où nous nous situons. En revanche Saint-Flour Margeride ou
Chaudes-Aigues ne parlent à personne. Si la cité thermale accole le
terme Aubrac à son nom, il y a une raison... ». Ils
se disent toujours au bout de tout « Nous devons en
faire un atout ».
S’accordent tous à défendre un territoire « à
vouloir exister par nous même »
et d’affirmer « Le futur PNR est une vraie
opportunité économique et touristique pour les communes du plateau
du Cantal de l’Aveyron ou de la Lozère. Une opportunité de
développement. Culturellement, historiquement et socialement où
nous nous y reconnaissons. » Mais
pour les compétences à cheval sur deux départements :
transport scolaire, ordures ménagères, SCoT… « Nous
sommes habitués à travailler en collaboration avec nos voisins des
deux départements limitrophes. La Lozère est au bas de la butte de
Saint-Urcize, l’Aveyron à moins de 10 kilomètres :
Gendarmerie, secours à personnes… sont déjà efficients ».
Bernard Porteneuve rappellera l’expérience de l’espace Aubrac
avec les cinq stations de ski de l’Aubrac… Transports ou Déchets
ménagers « peuvent s’effectuer en nouant des
collaborations. Nos voisins acceptent de discuter avec nous. Pour
l’eau et l’assainissement nous sommes à niveau. »
Sur l’éducation Bernard Remise répond à d’aucuns qui lui
opposent la « fragilisation » du collège Caldagués :
« notre devoir est aussi de maintenir le collège de
Chaudes-Aigues ». Quant
aux vrais projets structurants « nous ne sommes pas
inquiets sur ce point ils sont départementaux ou nationaux ».
Le futur parc est autorisé à porter le SCoT, « schéma de
cohérence territoriale ». Il est par ailleurs « pôle
de pleine nature et groupement d'action locale Leader »
. Monsieur le préfet affirmait dans la présentation de son schéma
qu’il respecterait les bassins de vie. « En
l’occurrence il ne pourra que nous entendre dans notre démarche.
Nous voulons exister, conserver nos spécificités. L’Aubrac est
porteur. De vie et d’avenir ». Une
remarque cependant « nous sommes à 50 kilomètres de
la sous-préfecture de Saint-Flour et 65 de la préfecture de Rodez.
On ne met pas plus de temps pour aller à Rodez. Le premier
établissement de soins est à 35 kilomètres, à Marvejols. Avant le
centre hospitalier sanflorain... »
Si le préfet reste sourd à leur développement, si la CDCI les
ignore… « Nous entamerons un recours juridique au
tribunal administratif pour faire droit au droit : la loi
n’interdit nulle part les intercommunalités interdépartementales »
atteste sans hésiter Bernard Remise. Et de conclure « Si
les autres cinq communes du canton veulent y aller libres à elles ».
Démarche
sans doute pertinente pour demeurer sur un territoire qui existe,
balisé, à l’image touristique, économique et sociale affirmée.
Bassin de vie qui n’est pas le fruit d’une quelconque utopie qui
sera renforcé dés la création du parc naturel régional. Demeure
aux élus à prendre leur bâton de pèlerin (de Saint Jacques) pour
convaincre les instances idoines du bien-fondé de leur
revendication.
*Saint-Urcize,
Deux-Verges, Maurines, La Trinitat, Lieutadés,
Saint-Rémy-de-Chaudes-Aigues, Espinasse