L’église de Réquistat rénovée grâce à des mécènes.
L’église de Réquistat rénovée grâce à des mécènes.
La
communauté chrétienne de Réquistat se réunissait dernièrement
dans son église pour en réceptionner les travaux de rénovation.
Au
nom des paroissiens, Hélène Gaillard remerciait « les
présents venus sur invitation ou spontanément en prenant
connaissance de notre rencontre festive pour l’inauguration de nos
vitraux. Nous voulons tout d’abord témoigner notre reconnaissance
à Jean-Claude Marcenac qui a supervisé l’élaboration et la
réalisation du projet de ces vitraux. Merci au père Camille de nous
accompagner pour continuer à faire vivre notre église, mais surtout
notre vie paroissiale ». Cette
modeste église représente leur patrimoine culturel et spirituel,
leur histoire. Mais pour le comprendre, il demeure nécessaire de
connaître brièvement la genèse de sa construction. Les habitants
de Réquistat devaient se rendre à Jabrun pour les divers actes de
la pratique chrétienne. En 1826, sous l’impulsion du curé
Nouvialle nommé desservant à Réquistat, se forme le Conseil de
Fabrique. Lequel doit garantir la responsabilité de la collecte et
l’administration des fonds essentiels à l’édification puis
l’entretien des ouvrages religieux et du mobilier de la paroisse.
Pour ériger l’église, on se priva dans les foyers : on
assura des corvées, on quêta, on vendit des communaux. Chacun livra
sa contribution en fonction de ses moyens : en jours de
nourriture, en paires de bœufs ou de vaches, en nombre de chars à
apporter ou encore en argent. En 1834 est élevé le presbytère puis
en 1840 le clocher, toujours avec les dons volontaires des
autochtones et quelques faibles secours du gouvernement. La Loi du 9
décembre 1905 marque la séparation des Églises et de l’État.
Mr Danguilhen, alors percepteur à Chaudes-Aigues est chargé de
procéder au recensement des biens dépendants de Réquistat, malgré
les protestations du prêtre desservant, des membres de la fabrique,
du conseil municipal assistés de tous les habitants de la section.
Le fonctionnaire termine son estimation avec la mention suivante :
« L’inventaire
de la communauté a été fait en présence de 80 personnes au moins,
chantant des cantiques et faisant un bruit assourdissant. »
Cela
posé, on
comprend désormais mieux leur attachement à leur petite église.
« Ces
dernières années pour nos générations quand nous franchissions le
seuil et que nous observions son état bien conscients de la
nécessité d’agir. »
Par quoi commencer ? Et surtout comment le financer ?
Comment prendre soin de l’œuvre laissée par leurs ancêtres ?
Puis chacun happé par la vie le temps passait...Mais il faut d’abord
remercier les élus municipaux qui ont accepté de prendre en charge
les gros travaux extérieurs en particulier la toiture. Puis un
généreux donateur anonyme commanditait la rénovation des
vitraux. Mme Laetitia Bastien a mis ses talents au service de
l’église pour les réaliser. Ils méritaient un autre cadre et
soulignaient encore plus le délabrement intérieur de l’édifice.
Laurent Gastal a entrepris cette restauration avec ses multiples
expertises : ébéniste, plâtrier, peintre. Mais l’enchaînement
ne se termine pas là : l’état du porche dénote. Mais les
travaux se concrétisent rapidement grâce à la générosité de
Mr Eugène Mouliade. « Nous
n’avons certes pas la prétention de posséder une cathédrale
cependant cette église est bien le témoignage d’une authentique
piété populaire évoquée par le pape François dans “la joie de
l’évangile”.