Le pénitent au-dessus de la porte

Depuis la fondation de leur confrérie du gonfalon en août 1595, les pénitents blancs pouvaient prier, officier, pèleriner au grand jour. Ils processionnaient dans leur habit distinctif : un sac de toile descendant jusqu’aux pieds, complété d’une cagoule percée d’ouvertures pour les yeux et d’une ceinture. Ils installèrent dans leur chapelle le retable de style baroque, remarquable par sa beauté artistique. Puis la discipline se relâcha, l’esprit de charité le céda au folklore, le recrutement tarit. Autres temps, autres mœurs… et la confrérie cessa en 1892, faute d’alter ego. Seul subsistera le bâtiment dont ni la paroisse ni la commune n’en revendiquait la propriété. En 1920, des réparations urgentes s’étant révélées nécessaires, la municipalité décida de nommer une commission chargée de rechercher « l’origine de cette église et à qui incombent les réparations ». Les résultats de l’enquête ne donnaient pas de réponse catégorique. Curieux destin que celui de ce lieu de culte. Au lendemain de la dernière guerre, il abritait le cinéma « Le Thermal ». Jusqu’en décembre 1982 à l’ouverture de « La Source ». La chapelle devenait après réhabilitation salle d’expositions. Au-dessus de l’entrée dans une niche devait probablement se tenir une statue disparue depuis. Lorsque Jean-François demeure vient visiter l’endroit, il forme immédiatement le projet de remplir l’espace. Il sculpta dans un superbe granit l’esquisse, la cagoule, d’un pénitent. L’objet restera peut-être en place après la fin de son installation dans cette même chapelle. Ou peut-être attendra-t-elle d’y revenir après les travaux de la façade.

 

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