La fin programmée du chauffage urbain
AVERTISSEMENT
Dans cet article je rendais compte, dans La Dépêche et La Montagne, d’une réunion tenue le 21/10/2003 en mairie de Chaudes-Aigues pour informer les bénéficiaires du chauffage urbain qu’ils devront trouver une alternative à ce mode d’énergie. Texte à replacer dans le contexte de l’époque. Les photos quant à elles sont taguées donc traçables. Vous pouvez cependant les récupérer à titre personnel, sans pour autant les diffuser ou les commercialiser.
De serments réitérés en promesses non tenues le Caldagués lambda va devoir se résoudre à abandonner le bénéfice de son chauffage urbain. Une fin programmée pour février 2004. Une centaine d'habitations de la cité des eaux les plus chaudes d'Europe sont encore chauffées par la géothermie urbaine locale. Empirique certes,mais bon marché. La gestion du service est déficitaire mais là n'est pas le problème, elle entretient une spécificité de bon aloi. Lors d'une grand-messe de sensibilisation au projet « chaîne thermale du Soleil » le Caldagués moyen avait entr'aperçu la fin programmée de ce chauffage économique, historico-culturel du centre ancien du bourg. Une pétition alarmiste avait mis le doigt sur la plaie. Dés lors nul besoin d'oracle ou de qualité divinatoire intrinsèque pour appréhender une fin peu glorieuse de cette singularité. D'aucuns s'étaient alors émus de la disparition d'un tel témoignage historique, touristique, patrimonial, d'autres avaient argué d'un droit inaliénable. Bref la polémique entre pro et anti avait enflée pour retomber comme soufflé à l 'abandon du dossier « Chaîne thermale du Soleil ». Les initiateurs pensaient avoir détourné le problème. Malheureusement c'était sans compter sur le principe de précaution sanitaire et la volonté de développement de l'établissement thermal qui n'a pas pour autant abandonné le projet d'extension, certes en des ambitions plus mesurées, l'allongement de la saison thermale et les mesures hygiéniques draconiennes. Une lettre de la direction départementale des affaires sanitaires et sociales, sous couvert de Madame le Sous-préfet, on ne peut plus explicite, invite la municipalité à obtempérer en ces termes : « Le complexe thermal doit... pouvoir disposer en permanence de la totalité de la ressource en eau minérale... pendant et hors saison thermale à compter du premier février 2004...qu' il n'y ait plus aucune restriction du débit d'eau de la source du Par livré à l'établissement. Tous les autres usages de cette eau minérale, qui intervenaient jusqu'à présent entre la source du Par et l'établissement thermal devront être définitivement interdits. ». Conviés à une réunion d'information les bénéficiaires de cette énergie géothermique, doivent désormais trouver une nouvelle source de chaleur dés février 2004. Subitement le service tant critiqué possède toutes les vertus. Si on peut regretter les tergiversations de la municipalité on ne doit pas lui reprocher le courage de prendre enfin une vraie décision sur ce dossier. Un choix qui engage l'avenir thermal et touristique de la cité mais surtout économique de la région. Les réactions étaient nombreuses des plus épidermiques, aux plus réfléchies. Quelles solutions de substitution? Aucune apparemment, hormis celle du porte-monnaie de chacun. Si d'aucuns ont anticipé ce virage, d'autres se trouveront fort démunis face à une situation prévisible. Depuis prés de quatre ans maintenant la récurrence du dossier aurait dû alerter les uns des nouvelles orientations, et permettre aux autres, de communiquer efficacement sans attendre l' ultime injonction jugée finalement particulièrement opportune, « téléphonée » affirment quelques-uns. Il était patent depuis plusieurs mois que directives sanitaires et velléités d'extension, de rénovation de la station conduiraient à se résoudre à une telle « extrémité ». L'atermoiement a conduit, sans autre alternative, à une fatalité dommageable pour tous…
À suivre : L’eau chaude revient aux fontaines