Le Parc Émile Ruc presque retrouvé
Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, Chaudes-Aigues demeure dans un état pitoyable et doit se moderniser pour devenir une station thermale. Sous la houlette de son maire, Jean Julien, Chaudes-Aigues va s’efforcer de négocier au mieux ce virage difficile en parant au plus pressé. L’office de tourisme de l’époque y contribuera pour une large part. L’Amicale de Paris, conduite par Émile Ruc le soutiendra financièrement. En 1946, elle envoie 80 000 francs au président du syndicat d’initiatives et 20 000 francs au Comité des fêtes. L’année suivante, elle offre à la ville quarante plaques émaillées, qui tirent les voies de leur anonymat, et trente autres pour baliser les chemins d’excursions pédestres, dont il ne reste rien de ces dernières. Ces plaques se remarquent par la mention qu’elles portent « Don Amicale de Paris » toujours en place. Quelques dénominations nouvelles apparaissent : la rue Notre-Dame d’Août au lieu de rue marchande, le cours Bernard Clavières, disparu désormais, l’avenue Pierre-Vialard, en hommage à deux bienfaiteurs du pays. Celle du Docteur-Mallet installe la mémoire du héros de la résistance. Quand Émile Ruc se tue en voiture quelque part entre Chaudes-Aigues et Paris, sa ville natale reconnaissante lui organisera des funérailles émouvantes. La municipalité aménagera le bois de sapins baptisé, « parc Émile Ruc ». La tempête de 1999 détruira en quelques heures ce même parc Émile Ruc. Elle endommagera le foyer des jeunes construit par les membres du FJEP en 1972. D’aucuns possèdent dans ces deux lieux des souvenirs de « première fois » impérissables. Il se transformera en maison des associations. Le parc pour raisons de dangerosité patente restera clos et interdit au public. Il se parlait de 80 000 € pour le sécuriser. Aujourd’hui, la municipalité rouvre, à minima, une partie du cheminement. Le promeneur pourra l’emprunter à l’envi dans les deux sens. Replacer la plaque « Émile Ruc », enlevée , deviendrait judicieux, au départ du sentier, afin de ne pas oublier l’intérêt filial de cet homme pour son pays natal.
D’après Pierre Chassang "Chaudes-Aigues, une description, une histoire"