Bernard Orliac, l'accordéon passion
« Cet instrument je l’ai toujours vu à la maison rangé dans
un coin. Il appartenait à mon grand-père Vaissade, la même famille
que celle de Jean Vaissade. Et puis la force de l’habitude jusqu’au
jour où j’ai voulu l’essayer... » Raconte Bernard Orliac.
Depuis il a senti croître en lui cette adoration pour les
accordéons. Il n’est pas musicien, mais ce qu’il nomme avec
modestie, « routinier » qui joue à l’oreille. Son
enthousiasmante curiosité le pousse à restaurer l’objet et à en
jouer normalement. Il s’entête à le démonter ; le remettre
dans son état premier. Il étudie le fonctionnement. Malgré sa
méconnaissance du solfège il comprend vite la mécanique des notes
et récupère un deuxième instrument en piteuse constitution,
s’acharne à réparer, souvent avec astuce. De fil en aiguille
cette passion le distrait de sa profession de chauffeur routier.
C’est sa DETENTE, même s’il possède d’autres affinités. Il
consulte les petites annonces, les sites spécialisés se déplace
parfois loin de chez lui dans les conventions dédiées, parcourt la
France « souvent pour ne trouver qu’une épave fort
coûteuse ». Il en reste quitte pour le voyage qui devient
touristique. D’autres fois c’est une bonne surprise, une vraie
affaire. Cette adulation l’accapare, s’accroît avec l’âge.
Aujourd’hui il peut se targuer de détenir une trentaine
d’instruments retapés ou en cours de rénovation. Il aime à faire
partager sa ferveur, s’installe au gré des fêtes ou foires dans
un local où il expose. Invariablement ce sont des rencontres avec
des musiciens, voire de simples curieux. À l’occasion il se met au
soufflet avec un visiteur et le « bœuf » s’emballe
pour le seul plaisir d’aligner quelques airs de folklore qui
l’accompagneront à son domicile d’Alès. Une fois là bas dans
son atelier il reprendra son travail de fourmi et concomitamment
d’orfèvre. Originaire de Chaudes-Aigues il revient pour l’instant
de temps à autre. Au fil des rues ou retrouvailles en Caldaguès il
découvrira le moyen de parler de ses « binious » qu’il
chérit tant. Comme tous les passionnés ne comptez pas qu’il vous
dévoile ses trucs, astuces et autres explicitations, parfois il faut
lui arracher l’information. Bernard n’est jamais aussi heureux
que lorsqu’une paire de musiciens lui rend visite et entreprennent
de jouer quelques ritournelles traditionnelles sur des instruments
qu’il a rénové. Avec en prime cette volonté de partage au fil
des rencontres qui complètent à merveille son engouement pour le
piano du pauvre.