Roger met la main au panier
Lorsque
l’on se promène à la recherche de quelques anciens curistes on
tombe quelques fois sur des personnages qui outre d’effectuer leur
traitement thermal s’occupent les doigts. Roger
Rech, dit « Roger le vannier », n’est pas un inconnu en
Caldaguès. Notre homme y jouit d’une petite réputation de curiste
et campeur, mais surtout de bon vivant plein d’habileté pour
tresser le saule, le transformer en panier ou n’importe quel objet.
La pratique de la vannerie demande très peu d’outils :
couteau, trusquin... Le châtaignier et l’osier sont les deux bois
nobles qui permettent de réaliser de véritables œuvres d’art et
de perpétuer les coutumes paysannes. Voilà
18 ans que l’épouse de Roger est curiste fidèle au Caldaguès,
lui depuis seulement quatre. 18 années d’habitude au camping, tout
autant dans le village. En activité, il travaillait à Rodez dans
l’usine BOSCH à produire des injecteurs ou des bougies. Avec la
retraite il se consacre à cette saine occupation nommée vannerie.
Chaque année il transhume d’avril à septembre, se fixe sur les
hauteurs de Chaudes-Aigues. Durant six mois il partage son temps
entre Rodez et le Couffour. Mais au-delà. Il fabrique à longueur de
jour, sans toutefois se mettre trop la pression, des paniers dès
qu’il a un moment. Dieu sait si le pensionné en général croule
sous l’ouvrage. Mais il arrive à façonner des bannes dont
l’armature est en châtaignier et le tressage en osier. Toute sa
production est « mycologiquement compatible » avec
les girolles, les mousserons ou les têtes de nègre. Il teste et
optimise lui même la confection de ses « corbeilles » en
se distrayant au ramassage des champignons. Ainsi il peut attester de
la solidité de chaque cabas pour les cèpes et autres fonges.
Attention ! Entendons-nous bien il certifie la compatibilité
pas la garantie d’une cueillette miraculeuse. Tous les jeudis il
tient son stand de vente au centre thermal et le mercredi au marché
de pays. À l’occasion il donne quelques cours à des stagiaires
d’association comme Intergénération. « Roger le vannier »
n’a pas le temps de l’ennui.