Sculptures et effets d'eau à la chapelle des pénitents
Adrienne Boulay Castor et Maryvonne Sicre viennent d'investir la
chapelle des pénitents pour quelques jours seulement , jusqu'au 11
juillet. Maryvonne Sicre est membre du Groupement artistique de
haute Auvergne tout comme Adrienne Boulay Castor. C'est ainsi
qu'elles se sont connues et ont sympathisé et conclu d'exposer
ensemble. La conjonction des deux styles s'accorde parfaitement avec
le lieu, se complètent. Maryvonne Sicre est arrivée par accident à
la sculpture. En 1982 elle est victime, justement, d'un accident de
la circulation qui la laisse handicapée. Elle, prof de gym, mettra
14 ans à se rétablir, à réapprendre les gestes du quotidien.
C'est l’art qui va lui redonner le goût à la vie. Elle
s'autoguérira avec ce que l'on pourrait appeler aujourd'hui
l'arthérapie. D'abnégation en douleurs physiques et psychiques elle
remontera la pente pour s'épanouir dans le traitement du bronze et
de la terre, à la suite de fortuites rencontres. Elle occupe cet
espace emblématique Caldaguès avec une vingtaine d'objets. Adrienne
Boulay Castor est la régionale de l'étape, on sait son talent.
Ceux qui l'ignorerait, cette installation est là pour les éclairer.
Elle présente en fait deux séries d’œuvres qu'elle a intitulées,
« Aubrac , effets d'eau ». En 2013, elle avait offert à
la médiathèque une gamme de 16 pastels sur les marécages qui avait
laissé le visiteur sur sa faim. Avec cette exposition elle prolonge
cette séquence appariée avec des points de vue Aubraciens. Si l'on
peut prétendre que les paysages d'Aubrac sont faciles d’accès
pour l'amateur lambda. Il est plus délicat pour ses « effets
d'eau » qui demandent une appétence et une attention beaucoup
plus rigoureuses. Rigueur justement voilà bien une qualité
intrinsèque d'ABC qui lui permet de proposer des matières
graphiques exigeant une maturité certaine. Mais dés l'approche le
visiteur se laisse happer par ces « effets d'eau » passés
au filtre polarisant et sélectif de l’œil. Deux talents féminins
incontournables, rafraîchissants en ce début d'été caniculaire
qui fixent une vraie « présence » baignée de
sensibilité toute personnelle et d' une sincérité de bon goût au
droit du retable de cette chapelle des pénitents. Les deux amies
sont présentes tous les jours à partir de 10 heures, jusqu'au 11
juillet. À la disposition du public pour dire leur art, voire le
commenter.