Loup
y es tu ? Oui, j'y suis !
Dans l’imagerie populaire, le loup possède une notoriété qui
l’érige en bête sauvage la plus redoutée de tous. Depuis les
contes ou les miracles, il véhicule une réputation traumatisante
dont la réintroduction génère des frissons depuis l’éleveur
jusqu’au simple promeneur. Ce matin là Pascal Cros arrête sa
voiture du côté du bois de Vedrines pour répondre au téléphone
quand son regard est attiré par un animal vers la « tombe du
Lieutenant Monod ». Il observe attentivement à la jumelle, pas
de doute c’est un loup. Il en possède toutes les
caractéristiques : efflanqué, la couleur, la démarche, la
corpulence. Il filme avec son portable. Le fissipède d’un bon pas
traverse la parcelle à 10 heures 20 passées, en plein découvert
sur environ trois cent mètres. Lorsqu’il disparaît dans le bois,
Pascal avertit « les Charbonnier » à Rioussalat afin
qu’ils surveillent. Compte tenu de sa marche la bête n’a que
deux possibilités : poursuivre vers le Mourentés ou bifurquer
vers Rioussalat. Pascal, lui, choisit le Mourentés. Jean-Louis et
son père René grimpent dans leur voiture et chacun se dirige vers
un point où l’animal reste susceptible de traverser. René connaît
un poste où passe tout le grand gibier sans exception depuis les
sangliers jusqu’aux cerfs et biches. Il stoppe son véhicule sans
en descendre afin de ne pas attirer l’attention. Le canidé ne
tarde pas, emprunte également la piste dans cette parcelle, à bonne
allure. Il n’est pas 10 heures 30. René l’observe. Sans conteste
c’est un loup. L’animal parcourt la prairie sans se soucier de
quoi que ce soit. Il ne chasse pas, ne prend pas le temps de flairer,
renifler. Non ! Il traverse. Un tel spécimen peut effectuer
dans la journée une centaine de kilomètres. Cette présence
n’étonne personne. Un agriculteur d’Espinnase, il y a quelques
mois, a été indemnisé pour une attaque sur des ovins. Des nemrods
en auraient aperçu un (le même?) du côté du Puy de la tuile. Des
traces dans la neige le confirmeraient. René a repéré son lieu de
passage. Des poils sont restés accrochés au fil de fer que les
gardes-chasse viendront prélever. Dans les heures qui suivront, un
animal identique à cette description sera vu du côté de « La
Roche-Canilhac ». Pour René c’est « un vieux mâle
solitaire ». Quoi qu’il en soit voilà l’objet de tous les
fantasmes anxiogènes qui se promène à proximité de chez soi. La
vidéo de Pascal Cros est malheureusement inexploitable.
Quelques points de différence.
La démarche du loup est souple
et déliée, plus sautillante, avec un trot
décontracté, un déhanchement des épaules. Les postérieurs du
loup avancent sur la même ligne que les membres antérieurs. Le
chien place ses pattes arrière entre les traces laissées par celles
de devant. Chez le loup, la queue plus courte pend, celle du chien
est haute et incurvée.Le
chien posséde un cou bien marqué par rapport à son dos. Tandis que
chez le loup, la tête et le cou sont dans le prolongement du dos.