La belle progression de Sandra Houberdon en endurance.

Sandra Houberdon et sa jument Nella viennent de terminer deuxième à Castelsagrat dans le Tarn-et-Garonne sur 160 kilomètres, une compétition cosmopolite de 28 concurrents. L’endurance est au cheval ce que le Marathon est à la course à pied. L’épreuve se découpe en quatre étapes de 30 kilomètres et deux de 20. Un site compact, avec des parcours tantôt techniques et exigeants, parfois plus plats, le tout avec une organisation rodée et efficace. Castelsagrat, un rendez-vous incontournable, le nec plus ultra de l’endurance équestre avec avec une grosse présence du public dans un univers singulier. Les spectateurs suivent les concurrents tout au long de leur périple. Avant de pouvoir participer, chaque compétiteur doit avoir obtenu ses qualifications dans des distances plus courtes. Le principe premier reste la bonne gestion de l’effort du cheval afin de passer sans encombre le verdict des vétérinaires intraitables à la fin de chaque boucle. La santé de l’animal prime dans cette discipline exigeante. Des montures peuvent s’épuiser, tricher, « cacher » leur fatigue. Départ à 5 h 30 du matin donc de nuit. Les deux premières rotations se déroulent en peloton chacun jaugeant l’autre et dès la troisième le groupe s’effiloche et s’étire. L’équipage Sandra et Nella reste dans le noyau de tête. Un profil implacable, des changements de rythmes obligent à une gestion de l’effort encore plus précise. Jamais de répit. Son équipe d’assistance est rodée, efficace. Nella récupère bien et les contrôles vétérinaires se déroulent sans incident. Ici le paramètre de la foule est à prendre aussi en compte. Ils ne sont plus que cinq sur l’avant dernier parcours. L’ultime boucle s’effectue à seulement deux équipages. Ils restent ensemble comme les cyclistes par tactique et stratégie. Puis l’adversaire porte une accélération à trois kilomètres du but. Sandra et Nella ne répondront pas : leurs antagonistes sont plus expérimentés. Elles se contenteront de la deuxième place « inattendue » pour leur « premier 160 ». Nella est une jument de 8 ans fabuleuse. Sandra une cavalière émérite. À l’arrivée à 19 heures, soit après 14 heures de chevauchée, elles obtiendront les applaudissements du public, les félicitations du jury, des commissaires et vétérinaires pour l’excellente gestion de leur  course. En nous racontant son périple, l’émotion submerge Sandra qui laisse aller des larmes de bonheur. « C’est tout notre travail qui est récompensé. Nous ne faisons pas 24 heures d’entraînement par semaine et 3000 kilomètres par an pour rien, le respect du cheval est aussi important dans ce type de challenge. Cavalier et cheval forment un couple. » De conclure dans un sourire « Et mon mari m’y encourage ». C’est sa façon d’être, une éthique jamais écornée, un art de vivre consommé, couronné. 
 

L’exigence de l'endurance
L’endurance équestre est une compétition de fond en pleine nature. C’est une discipline éprouvante, qui nécessite un entraînement et un équipement spécifiques pour le cheval et son cavalier.  Courue sur des distances très variables selon le niveau : de 20 à 160 km sur une journée. Le parcours est balisé, l’objectif : parvenir à effectuer l’itinéraire le plus rapidement possible, tout en respectant la santé de son cheval. Il faut bien gérer l’énergie de sa monture tout au long de la galopade. Des contrôles vétérinaires réguliers permettent de s’assurer qu’il supporte bien son effort. Cette discipline nécessite de développer les capacités d’endurance du couple cavalier animal, de faciliter sa récupération. Certaines races sont prédisposées à ce sport, par exemple Nella pur-sang arabe.

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