Robin charme le
Couffour
Pour
ceux qui sont restés avec « Robin chante Renaud » et sa
voix fluette oubliez tout, le gamin est devenu un grand gaillard de
18 ans qui vient d’obtenir son baccalauréat avec un 17 en
philosophie. Aujourd’hui le garçon a changé de répertoire. Sa
tessiture d’adulte affirmée à la diction parfaite interprète de
la vraie bonne chanson française : Lavilliers, Bashung, Nino
ferrer, Brassens, plus étonnant Felix Leclerc, le « stewball »
d’Hugues Aufray pour sa mamy. Une soirée cabaret emplie de
générosité devant un parterre familial et amical. L’artiste
détendu, calme, la voix posée s'accompagne la guitare à peine
amplifiée à un volume normal. Ce qui nous change de quelques
braillards qui compensent leurs lacunes avec un son saturé dans un
piètre mimétisme de leurs idoles. Bien sûr qu’il a gardé
quelques pépites de Renaud, pas les plus connues d’ailleurs. Mais
chez Brassens il n’est pas mal non plus. Il n’imite en rien les
Souchon, Cabrel, Gainsbourg ou Mitchell, il les interprète à sa
manière un point c’est tout. Derrière son tour de chant, sourd
beaucoup de travail pour apporter ainsi au public ces textes de
grands auteurs. Un répertoire inattendu dans la bouche d’un môme
de 18 ans. On pourrait supposer qu’il se contente de nous resservir
toutes les scies à la mode : Stromae, Matt Pokora et autre Kenji
Girac. C’est un concert de prés d’une heure et demie pour une
belle incursion dans la chanson française. On peut se demander d’où
il sort le « Manhattan » d’Yves Simon, « les
petits bonheurs » de Felix Leclerc, mais aussi « la
dernière séance » d’Eddy Mitchell... probablement,
certainement même de cette curiosité culturelle qui justifierait ce
17 en philo. C’est sans doute ce choix que d’aucuns appelleraient
« de vieux » qui fait le sel de son programme sans
démonstration ni forfanterie. Une voix agréable, des textes à
l’aune, une soirée apaisante.Un seul petit conseil Robin avant un
concert prépare ton conducteur pour éviter de tourner et retourner
les pages de ton classeur.