Un soir d’été à la campagne avec Guillemette Marrannes.


S’il existe un moment couru de la population de Saint-Rémy-de-Chaudes-Aigues c’est bien le rendez-vous que lui donne Guillemette Marrannes, annuellement, en l’église pour son tour de chant. Elle le leur offre, car comme elle l’affirmera en exergue de sa prestation : « Pourquoi faire payer quand on peut le faire gratuitement ? ». Le ton de la soirée était posé. Basile Auvergnas, président de l’association « la vallée du Bés », organisatrice de la veillée, dans son propos d’accueil remerciera la soprano pour son « cadeau » à la population. Vital Gendre, premier magistrat demandait à l’assistance d’observer une minute de silence hommage aux victimes de l'attentat de Nice. Dans une première partie Guillemette, (nous écrivons « Guillemette » simplement parce qu’ici à Saint-Rémy tout le monde la désigne par son prénom) donnera à entendre des mélodies françaises : « la balade des dindons » d’Emmanuel Chabrier, « Ave Maria » de César Franck, « En prière » de Gabriel Fauré, l’incontournable « Truite » de Schubert puis « le chat » et « Parfum exotique » de Marrannes. Oui ! Guillemette a mis des notes sur trois textes de Baudelaire dont le très réussi « la mort des amants » une vision paradoxalement positive de la mort dont nous avons apprécié la mélodie qui rend bien l’univers du poème. Guillemette affectionne particulièrement les chansons d’Henri Salvador « Au-delà de ses textes comiques » dont elle proposa « Le lion est mort ce soir » repris en chœur par l’assistance et un texte moins connu, mais délicieusement poétique « l’abeille et le papillon ». Tous dont votre serviteur attendaient les fameux « Chants d’Auvergne ». La cantatrice en quelques phrases de présentation posait l’ambiance des ces chants collectés et orchestrés par Joseph Canteloube et interprétés par les plus grandes de Kiri Te kanawa à Dan Upshaw en passant par Véronique Gens. Elle interrogea l’assistance où les plus férus de langue occitane (patois) la guidèrent sur la prononciation de certains mots et leur signification. S’ensuivit une deuxième partie très joyeuse où le public se réappropria les mélodies avec une Guillemette devenue quasiment chef de chœur, passant dans les rangs, encourageant au chant, accompagnant de la voix et du geste. Guillemette est chez elle, connaît tout le monde, interpelle parfois les choristes notamment sur l’« aïo de Rosto ». Une soirée dont les présents se souviendront longtemps. Et puis en bonus et forme de bis, comme à l’accoutumée, « La montagne » de Jean Ferrat posera le point final au concert. Au bord de la nuit, l’église retrouvera son silence tandis que l’association vallée du Bés offrait sous la lumière de l’éclairage public le verre de l’amitié. Au bout du compte une exquise soirée d’été en tous sens du terme dans une atmosphère décontractée.

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