Une
journée particulière à la ferme du Verdier.
Ils sont seize gamins accompagnés de leur « maître »
Alexandre Rouger. Lui, carrure de rugbyman, voix posée, ton
fraternel, veille sur ses écoliers de la très petite section à la
grande. Il s’enquiert en permanence de leur bien-être et de leurs
éventuels soucis. D’évidence on sent la complicité, la
confiance, la bienveillance et la prévenance de l’enseignant
vis-à-vis de sa troupe. Ils se promènent dans les allées des
floralies. L’instituteur les occupe par un jeu où chacun détenteur
d’une photo de plante doit la retrouver parmi les 200 spécimens
exposés. Ils vont passer la journée au Verdier chez Bernard et
Michèle Primois. « Ils connaissent bien Bernard qui
d’ordinaire se déplace en classe pour leur montrer plein de choses
et surtout les initier cette année à la vannerie. Alors, venir à
la ferme, voir les animaux, visiter les floralies, mais surtout
façonner du pain et des pâtes en pétrissant la farine et l’eau
c'est une expérience enrichissante, leur première sortie de
l'école. S'y ajoute la découverte du patrimoine » déclare
Alexandre. Si au début ils n’osent pas, par crainte de se salir,
ils comprendront vite qu’ici ce n’est pas tout à fait comme à
la maison et s’emploieront à triturer et aplatir les matières
essentielles à la fabrication de la pâte. Un déjeuner apprêté
par Raul Quesada. Lui, en ce jour de congé du restaurant Bras,
circule d’un atelier l’autre, s’affaire aux préparatifs de
l'accompagnement pour les tagliatelles. « C’est une
sauce tomate dans laquelle j’ai adjoint des ingrédients et
particulièrement de l’oxalis. J’ajouterais du ciste et de la
pensée sylvestre au moment de la présentation. » De la
cuisson des miches au service , le temps s’étale en discussions,
remarques et considérations. Le jambon de pays en entrée ouvre les
appétits, les assiettes apprêtées en cuisine arrivent dans une
formule digne des meilleures tables. Les heures s’écoulent
tranquillement chez Bernard et Michèle où l’on apprécie cette
décontraction hors les rythmes habituels. On goûte les pensées
sylvestres, mais on déguste les pâtes d’un insurpassable goût
avec gourmandise, ainsi que le pain, avant de faire honneur à un
Cantal affiné à la ferme du Verdier à damner un saint, suivi de
beignets maison. Enfin les loupiots iront voir les animaux et
rentreront à Laguiole les yeux pleins de découvertes. Prêts pour
les vacances.