Guy Valadier va passer octobre à la
médiathèque.
Les rencontres se lient ainsi, un beau
matin vous passez par la rue Saint-Jacques et vous vous arrêtez pour
un livre goncourable à la médiathèque. Vous y croisez un
personnage qui installe une exposition. On vous demande un coup de
main. Et la discussion s’engage. À l’heure de la fermeture, vous
êtes encore à deviser sur Glenn Gould ou le rock and roll, première
manière, celui d’avant 1960. Le vrai, celui de Chuck Berry, le
guitariste et showman. Guy Valadier aime la danse, la peinture, le
son de l’accordéon, l’ambiance des amicales Parisiennes. Il
« est bon en dessin », lui a-t-on dit quand il a présenté un
baccalauréat technique. Il sait le pays, ses grands-parents vécurent
aux angles à côté du château de Montvallat. Il est resté 26 ans
libraire à Paris. Il connaît Saint-Remy, les Fourches. Sa femme est
originaire de Nasbinals. Hopper et Simenon occupent aussi notre
conversation. De digressions en « coq-à-l’âne »
l’exposition ne se pose pas et la médiathécaire vient nous le
rappeler. Effectivement, Hopper affiche une influence sur deux ou
trois tableaux. Actuellement retraité actif, web master, à temps
perdu si l’on peut dire cela ainsi. Il peint essentiellement sur
des supports en aluminium, contreplaqué ou Canson, voire parfois des
toiles. Il utilise la couleur aussi bien que le noir et blanc, le
pastel que l’huile, mais possède une préférence pour une dite
alkyde : elle sèche en cinq heures. Le monsieur a commencé à
Paris dans le charbon, bougnat et garçon de café. En somme, il vous
parle de sa vie de ses bonheurs surtout. Homme pressé certainement,
il prend cependant le temps d’équilibrer ses tableaux de vérifier
l’esthétique, la présentation, se prête à la séance photo.
Véronique devra patienter encore, l’heure de la fermeture a sonné,
rien n’est terminé. Passez à la médiathèque dans ce courant
octobre vous y trouverez le talent d’un individu occupé à ses
passions qu’il transpose sur la toile. Vous y admirerez, sur des
formats originaux, un bluesman bien dans la tradition comme on
l’imagine, une piéta, une croix du plateau de l’Aubrac, des
vaches sur le champ de foire de Nasbinals en août, un accordéoniste
à Chaumeil. Posent également : un buron, une évocation de 14
juillet, une avenue de Memphis, la danseuse Pietragala, et bien sûr
une rue new-yorkaise et un baiser à Pigalle. N’hésitez pas à
faire connaissance avec un « enfant » du pays qui possède un
vrai talent singulier.