Mon goûter à l’unité Arc en ciel


Pour offrir une réponse au nombre sans cesse croissant de personnes âgées qui souffrent de troubles cognitifs parfois avancés, les maisons de retraite développent de plus en plus souvent en leur sein des composantes spécifiques pour l’accueil des malades d’Alzheimer. L’Ehpad Sainte-Élisabeth possède une telle « unité de vie protégée », un service séparé, mais intégré à l’ensemble de l’établissement. Cette composante reçoit les individus atteints de cette dégénérescence ou en présentant les symptômes. Une attention architecturale toute particulière est portée aux couleurs afin de calmer et faciliter le déplacement des patients, à la luminosité adaptée, à l’acoustique, pour entretenir la sérénité des lieux. Cette prise en charge spécifique permet de faire face efficacement aux conséquences de la démence. Elle se traduit souvent par une désorientation, des angoisses ou des troubles du comportement, de plus en plus de difficulté à mémoriser les événements et à exercer son jugement. Le jour de notre passage Jean Albaret, boulanger-pâtissier de son état, en retraite à Lieutadés, s’active aux fourneaux de la cuisine thérapeutique pour préparer des cookies. Il a entraîné les patients, dont sa maman, dans cette fabrication, à apprêter les ingrédients... Les femmes et le seul homme ont sans doute retrouvé des gestes et des odeurs. L’air embaumait de fragrances appétissantes, qui sollicitaient goût et envie, ravivait probablement des souvenirs dans l’inconscient des malades. Le moment venu de déguster avec une tisane ou un café est arrivé. Chacun dans son monde faisait honneur aux gâteaux. Mais les ateliers de l’unité ne sont pas que culinaires au quotidien, également pratiques avec pliage du linge, une conteuse leur raconte des histoires, promenade etc. Le personnel prend soin avec abnégation, patience et professionnalisme pour dérider, calmer, les pensionnaires. Le programme d’animations thérapeutiques reste un élément prépondérant du projet médical. Elles contribuent à amoindrir les troubles du comportement et du sommeil, offrent des stimulations cognitives et sociales, qui diminuent l’anxiété, l’agitation ou bien l’apathie. Le sentiment de bien-être s’améliore. Quant aux cookies ? « Une vraie tuerie », comme disent les jeunes.


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