Rencontre avec les photographies de Denis Darzacq
 
Depuis 13 ans l’association CLAC souhaite favoriser le dialogue entre l’art contemporain et le patrimoine. Chaque été CLAC propose une exposition au sein de la chapelle des pénitents. Cette année, le « chasseur d’images » Denis Darzacq présente ses œuvres au droit du retable baroque. De la photographie de presse qui fut, comme pour d’autres journalistes français de sa génération, le berceau de sa pratique artistique, il conserve avant tout un regard aiguisé sur la société d’aujourd’hui et une méthode. Il sait, en effet, prendre le temps d’un long travail de terrain au contact direct de son sujet. Mais il a rompu avec le documentaire et sa valeur de témoignage pour adopter une démarche plus analytique qui donne lieu à des séries formellement très cohérentes. Une sélection de ses réalisations demeure jusqu’au 15 août, dans la chapelle des pénitents. « La chute effectue de manière exemplaire le lien entre le photojournalisme et ma recherche artistique. » Inspirée d’un reportage sur des danseurs de hip-hop, la suite met en scène, sans recours au collage numérique, des jeunes saisis dans l’instant d’un saut. La Chute a remporté le 1er prix au World Press Photo 2007, catégorie Arts and Entertainment. « Hyper prolonge La Chute tout en recentrant de façon explicite mon propos de plasticien sur le consumérisme déjà en filigrane de plusieurs séries antérieures. » Hyper oppose des corps en mouvement à l’espace saturé et normatif des magasins de grande distribution. « Dans cet univers marchand, le saut a pleinement valeur d’acte gratuit et non conditionné. Act est le fruit d’un long travail mené au contact de gens en situation d’incapacité. » Si certains sont des acteurs, des sportifs ou des danseurs, tous ont trouvé dans l’action et dans l’appropriation personnelle du champ commun le moyen d’affirmer la complexité de leur individualité au-delà de leur statut assigné et réducteur de handicapés. « J’ai choisi ces instantanés parce qu’ils me paraissaient le mieux correspondre à un dialogue avec l’univers de cette chapelle, une sorte d’écrin qui accentue leur caractère ». L’installation de Denis Darzacq est à voir jusqu’au 15 août. Entrée libre et gratuite.


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