De Retour au West-Aubrac-Horses
Dix ans plus tard, me voilà
de retour au West-Aubrac-Horses à Bonnevide de la Trinitat.
Dominique toujours aussi passionnée par les chevaux et Gérard
cheville ouvrière des lieux poursuivent leur tâche avec bonhomie et
humour. Ils ont introduit au milieu des Aubrac des destriers venus
des États-Unis ainsi que le Cutting, une discipline en ligne directe
de chez l’oncle Sam. Le Cutting est une forme de sport dérivé des
élevages américains pour trier le bétail. De traditionnel il est
devenu source de plaisir et de compétition. Le West-Aubrac est un
lieu de culture américaine où se pratique une
spécialité née du travail du ranch à la fin du 18e siècle.
Chaque tête devait être isolée ou coupée (to cut) du reste du
groupe pour marquage, soins et vente… Les vachers découvrirent que
certains équidés détenaient un talent particulier pour entrer dans
le troupeau sans le déranger et séparer une bête. La tenir en
dehors du cheptel grâce à des arrêts et demi-tours rapides sans
l’intervention de son cavalier gagnait le statut de « cheval
de Cutting » rarement utilisé pour les autres tâches. Les
cow-boys organisèrent des concours pour déterminer qui possédait
la meilleure monture. C’est ainsi que le Cutting devint un sport
aux règles précises. Cette fin octobre, une grande dame du cutting
Sheri Masson, Américaine qui
vit en Italie, anime un stage au West-Aubrac de Bonnevide. Elle fait
partie du top 5 européen, gagnante de nombreuses compétitions.
Une douzaine d’adeptes venus de toute la France participent à
cette
session de
dressage. Des
cavaliers sympathiques : un juge intarissable sur le sujet,
Laura jeune apprentie peintre en bâtiment, un
médecin altiligérien, une éleveuse de chiens, un retraité breton,
un propriétaire d’écurie vosgien... Autour de la table, le coup
de fourchette assuré. Ils vivent
avec leur monture, trois jours d’entraînement et de
perfectionnement. En France, la discipline connaît des hauts et des
bas. En Italie, du côté de Milan, c’est un véritable engouement.
Rapidement, je retrouve ce que j’aimais apprécier il y a quelques
années où nous avions donné avec Ciné-drailles notre première
séance de
cinéma en
plein air. Quelques-uns se souviennent encore de la fraîcheur
nocturne de juillet à regarder « Open
range »,
un western sur un écran de trente-deux mètres carrés gonflés par
un frisquet zéphyr. Ambiance sympathique, Dominique toujours
inépuisable, Gérard en homme protée, cigarette et sourire au coin
des lèvres. Il voudrait bien arrêter de fumer : « pas
le temps ».
Je reviendrais reprendre des nouvelles des lieux et vous reparler
prochainement de cette véritable aventure, d’après une histoire
vraie, du côté de La Trinitat.