La commune cartographie son réseau d’eau potable.
Au fil du temps, ce qui pouvait encore se gérer avec les seuls
souvenirs disparaît. Les anciens affichent désormais une mémoire
oublieuse. Aujourd’hui, les instruments modernes apportent d’autres
moyens que de se fier à l’humain. Actuellement, la société
aurillacoise « ACDEAU », la bien nommée, procède à
l’inventaire exhaustif des adductions. Julien Beffaral, technicien
spécialisé, déambule avec son véhicule, à la calligraphie
ésotérique dans tout le pays, accompagné de Jacky ou Mathieu.
Reconnaissons que de bonnes raisons président à ces pérégrinations
dans la campagne. Savez-vous que la commune de Chaudesaigues possède
47 kilomètres de canalisations d’eau potable ? Étonnant
certes, mais une pure réalité. L’équipage procède en
connaissance de cause et suit les conduites à pied la plupart du
temps. Les agents signalent les ouvrages, les bouches à clé, les
vannes, les captages, les constructions de régulation. Le technicien
relève tout ce que le réseau comporte avec une perche qui dialogue
avec les cieux pour obtenir les points GPS. Ces derniers définis, il
note l’emplacement, la désignation, le diamètre, le matériau. De
cette façon se répertorient toutes les pièces hydrauliques. Il
s’en procédera ainsi depuis la source jusqu’à l’installation
de l’abonné. Le résultat autorisera les recoupements, les
interconnexions et le référencement. Une formidable base de données
se construit. Elle permettra d’appréhender toutes les situations
et de tenir compte des modifications passées et à venir. La
consultation des plans ajoutée aux constatations des employés va
dessiner toutes les conditions actuelles. Une fois répertoriées,
toutes ces « subtilités » du réseau deviendront
accessibles pour diagnostiquer les « erreurs » de débit,
les anomalies et leur localisation par une prospection nocturne
sectorielle. Plus rien n’échappera sur les défauts de
l’adduction : fuite, défaillance ou tricherie. Lorsque la
télégestion fonctionnera, en complément, des notifications et
alertes préviendront le service. Ainsi plus rien ne se soustraira.
Cela permettra de réduire les pertes, le gaspillage, mais surtout
d’augmenter le rendement des conduites. Julien Beffaral procède à
de nombreux relevés les lundi, mardi, voire mercredi. Les autres
jours il rentre à Aurillac pour saisir ses constatations sur
l’ordinateur. Ce travail de fourmi dessinera un maillage précis
pour un inventaire précieux qui autorisera une identification
permanente en temps réel.