Sur les traces de la préhistoire avec les roches à bassins.
Le haut Gévaudan aussi bien côté Lozère que Cantal, se révèle,
quand on cherche, riche en vestiges de l’activité humaine attachée
à son histoire pré-romaine : tombes, habitats ou roches
creusées… Dans un périmètre de 25 kilomètres carrés
délimités par l’investigation de Catherine Mclean, elle a
répertorié des bassins simples ou doubles, ouverts et fermés,
cupules, meules dormantes, pierres à tanner, sièges, fonds de
cabanes. Bref, on trouve ici toute la typologie habituelle liée à
ce phénomène. Le riche paysage préhistorique de la région
encourage à proposer dans cette perspective une exposition, étude
approfondie de ce haut plateau . Catherine McLean donne à découvrir
les résultats de ce que l’on pourrait appeler une enquête
policière, investigation tout à fait rationnelle. « Je
pose des hypothèses, des éléments s’ajoutent aux suggestions et
déductions. On peut imaginer toutes sortes de situations, de
précisions. » Tout au long de la visite, elle me guidera,
appuiera sa conviction. « Il s’agit là de traces d’un
habitat permanent et durable parfois devant chez vous. » Il
suffit d’observer les rochers, leur disposition. Des peuplements
structurés, enclos et chemins, dans leur forme naturelle et aménagée
jalonnent l’espace. Lorsque vous vous promènerez sur l’Aubrac
vous ne verrez plus le plateau du même œil. Vous vous prendrez à
imaginer, constater, scruter, examiner, explorer, analyser. Les
bassins signalés depuis belle lurette partout en Europe littorale ou
continentale généralement deviennent difficilement datables. Jamais
clairement reliés à une culture bien définie ni à une utilisation
précise, sans indices ne permettent pas de les contextualiser et
d’en révéler l’usage. Disons le, un mystère à éclaircir que
la modernité ne doit pas détruire par une industrialisation
quelconque, routière, éolienne ou de loisirs de masse. « Si
j’étais plus jeune, je prendrais mon bâton de pèlerin et me
ferais le chantre de ces vestiges témoins d’autres temps
lointains, sans doute pleins d’enseignements. » Conclura
l’initiatrice de cette installation singulière par son sujet. Un
jeu de piste dans le passé vernaculaire Aubracien avec l’association
Les riverains du Bés et le soutien de la municipalité
Caldagués. Tous les jours, Catherine McLean attend de 14 à
18 heures, Chapelle des pénitents, tous les Sherlock Holmes de
la préhistoire jusqu’au 29 septembre.