Les cent ans d’une vie bien remplie.


Berthe Julien, née Rodier, a vu le jour le 23 octobre 1919 à Saint-Pierre de Nogaret en Lozère. Elle est la septième d’une fratrie de 11 . Une seule fille est encore en vie, Lucie, âgée de 94 ans. Elle se marie le 4 novembre 1936 avec André Marius Julien, arrivé au monde le 28 décembre 1908 à Aumont-Aubrac (48). De cette union sont issus sept enfants, dont des jumeaux. L’aîné André dit Dédé est malheureusement emporté par un cancer à 56 ans en 1996. Deux ans après son conjoint André s’en allait à 90 ans en 1998. Puis sa petite fille Stéphanie décédait trop jeune, en 2001, d’une leucémie, à 24 ans seulement, une douloureuse épreuve. Puis l’épouse de Dédé partait en 2005 à 59 ans. Berthe a été « louée » à l’âge de 8 ans chez des paysans pour garder ovins et bovins. Elle ne fréquentait pas souvent l’école, seulement les jours de mauvais temps. Comme elle le dit : « J’ai travaillé dans beaucoup d’endroits Ginestout, Francesade, Anterrieux, La Vergne, Boissiéres, Le Couffour avant de m’installer à Chaudes-Aigues et de fonder une grande famille. » Avec son mari, ils ont commencé par devenir fermier avec 4 vaches à eux dans le pré de la Brioude vers l’église. Ils ont vécu 14 ans place du marché au 2e étage du magasin actuel de souvenirs Regnier, anciennement coiffure DreuiL. Tous leurs enfants sont nés dans cet appartement. Le Docteur Pierre Raynal a procédé aux accouchements. La famille était heureuse. Puis ils ont construit leur maison face à l’établissement thermal. Berthe a mis un certain temps à s’habituer, loin du bruissement du bourg. Alors elle s’attelait au jardinage potager, fruitiers dont elle s’appliquait à prendre soin, avec en plus poules et lapins. Agile, elle grimpait aux arbres. Les curistes, en face, étonnés la regardaient s’affairer craignaient qu’elle ne chute. Elle était enchantée, y passait beaucoup de grands moments, avec son mari, c’était son plaisir. Elle joignait l’agréable à l’utile pour nourrir les enfants. Mais que de labeur. Ils appartiennent à une génération que la quotidienneté rudoyait. Lui cantonnier, Berthe chez Madame Vincent sa voisine ainsi qu’à l’hôtel Costerousse. Puis elle entrait à l’établissement thermal où dès cinq heures du matin elle s’activait pour des journées très longues avec en prime les courses, les repas, la vie de famille. Les aînés grandissaient et quittaient la maison. Aux vacances elle se remplissait : beaucoup de monde, elle accueillait : frères, sœurs, gamins avec de belles tablées à nourrir. Avec son courage et sa nature, rien ne l’apeurait. Désormais avec 9 petits et 8 arrière-petits-enfants, dont le dernier, Matéo affiche un siècle de moins qu’elle. Elle continue dans son jardin; récemment, elle binait encore les rosiers, presque comme jadis, avec l’aide de son entourage qui se relaie auprès d'elle pour l’accompagner. Ils se promènent dans le village, bavardent avec l'un ou l'autre, vont à la messe. Tous sont heureux de la retrouver pour son centenaire. Bien sûr, toute cette activité la perturbe dans ses habitudes. Mais impossible de ne pas profiter de cet anniversaire pour lui rendre hommage et réunir la famille. Le premier magistrat Caldagués, René Molines, non sans émotion, rappelait lors de la réception offerte par la municipalité : « Aujourd’hui n’est pas un moment ordinaire pour notre municipalité puisque nous fêtons les cent ans de Berthe Julien. J’en suis très fier parce que c’est la première fois au cours de mon mandat que nous célébrons un tel événement pour une personne qui réside chez nous depuis plus de 80 ans. Elle a quand même vécu une existence exemplaire pour nous tous, car elle a travaillé très dur depuis son tout jeune âge tout en élevant ses sept enfants. » Le pot de l’amitié a permis à tout un chacun de retrouver souvenirs et nostalgie, également de renouer certains liens cordiaux. 

 

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