L’art presque perdu de ne rien faire.


La formule ne m’appartient pas, mais à Dany Laferrière, académicien, titre éponyme d’un de ses livres. La nonchalance reste une affaire de connaisseurs et en ces temps d’isolement mettez la à profit. L’homme suggère plusieurs pistes pour glander, toujours intelligemment. Je vais cependant vous donner des idées d’occupation, de culture devrais-je dire, pour ces périodes de confinement. J’apprécie les diaristes, Paul Léautaud ou Stendhal, pour cette possibilité de n’évaluer que quelques lignes ou plusieurs pages. Le journal de Jules Renard, un vrai bréviaire d’humour, d’écriture, d’observation et sensibilité. C’est Maurice Toesca l’auteur de Jabrun qui m’a jadis conseillé sa lecture et je m’y tiens. Plongez dans les chroniques, sur tout et sur rien, de la Montagne d’Alexandre Vialatte. N’oubliez pas Flaubert, pas madame Bovary, mais sa correspondance et voyage en Orient. Poursuivez avec les classiques : Maupassant avec ses contes et nouvelles, une ou deux par jour pour quelques heures volées vers ailleurs. Ajoutez ses Chroniques dont les qualités essentielles restent la bonne humeur, la légèreté, la vivacité, l’esprit. On dirait du Paulochon. Non je déconne. N’allons pas plus loin en la matière. Je subodore que vous voilà paré pour ces quelques semaines. Vous pouvez trouver tous ces classiques gratuitement sur la toile, voire chez Amazon pour quelques centimes à peine. Ah, j’oubliais, mettez un ou deux Jules Verne, Victor Hugo et tant d’autres, à portée de mains. Relisez la légende des siècles à haute et intelligible voix, cela donne et sonne… Pour ma part, je suis immergé dans « l’art de ranger ses disques ». Je profite du confinement, pour cataloguer plusieurs dizaines de centaines de CD. Je vous propose : les variations Goldberg par Béatrice Rana, ça vous changera de Glenn Gould. Les conférences de presse de Michel Petruciani avec Eddy Louiss, le Piano book de Lang Lang, tout Ibrahim Maalouf, Barbara d’Alexandre Tharaud et ce petit bijou Planet de Sofiane Pamart m’accompagnent. Mais également Isabelle Mayereau, Pierre Schott, tout Jean-Sébastien Bach, reggae, jazz et blues, Peter Green, le Brassens de Nono, Haendel, Gainsbourg et tant d’autres…
Entretenez cet art presque perdu de ne rien faire : la suite risque de s’avérer particulièrement sévère.
Prenez soin de vous quand même.

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