Le confinement « donne cor » à une idée
Si
comme Alfred de Vigny vous affectionnez le son du cor le soir au fond
des bois sachez que vous n’êtes pas seul. Bernard Chalmeton lui
apprécie la consonance de l’instrument et depuis près de trente
ans il en pratique l’art.
Alors
quand son ami Bruno Dutheil lui suggère une idée. « Pourquoi
ne pas jouer de la trompe de chasse (cor), en l’occurrence, tous
les jours à 20 heures. » Bernard ne trouve pas la
proposition saugrenue bien au contraire. Après trois ans, sans avoir
sonné, pour raison médicale, il remet les lèvres sur l’embouchure
du cuivre. L’essai se montre concluant. Sachez que notre homme
n’est pas seulement souffleur, mais également passionné de
vénerie. Formulez les premiers mots et vous voilà embarqué pour
quelques bons moments. Il jouera donc chaque soir ce que le milieu
appelle une « fanfare » un air qui rythme les chasses à
courre. Ces morceaux de musique tous différents permettent aux
nemrods de connaître le départ, la traque ou la fin, mais disent
aussi si les chiens mènent un sanglier ou un cerf. Ces sonneries
restent un moyen de communication entre aficionados. Bernard exprime
son hommage quotidien pour les soignants « Ici avec la
maison de retraite, le centre hospitalier, les infirmières de ville
et les médecins, ces gens-là, veillent sur notre santé, celle des
aînés. Par cette action je veux leur dire mon profond
respect et ma grande admiration en cette période troublée ».
Voilà trois jours où à l’issue des huit coups au clocher de
l’église, il joue depuis sa terrasse qui domine l’ensemble de la
station thermale cantalienne. D’aucuns manifestent leur solidarité
en applaudissant. La prestation d’une durée symbolique de trois à
cinq minutes ne se prétend pas concert. Dès ce soir, ouvrez vos
fenêtres, sortez sur votre balcon ou dans votre rue pour apprécier.
Il pratiquera ainsi jusqu’à la fin du confinement.