Année de guêpes, année de cèpes !


Il existe comme cela des assertions dont on ne sait d’où elles sortent, mais qui ne valent que pour la rime. « Les guêpes n’ont rien à voir avec les cèpes » nous affirme Daniel Fouchard qui en maîtrise un rayon en matière de champignons. Il sévit en Caldagués, hébergé par le VVF des hautes terres, depuis 12 ans, chaque mois de septembre sans discontinuer. Il diffuse ses connaissances auprès des curistes, touristes ou autochtones. Le monsieur est mycologue par passion et profession. Incollable, il ramène sa science partout où on le sollicite pour la partager. Le mycophile s’efforce de donner un nom à chaque spécimen récolté, il reste humble face à sa découverte et n’en tire aucune conclusion hâtive, surtout quand il s’agit de passer par la cuisine. Daniel est un pragmatique, il constate, observe en plus, nourrit sa culture. Il vous dit, explique les mots qui caractérisent chaque variété. Le prendre en défaut ? Jamais sa mémoire ne défaille, en constant éveil. Cette année, COVID oblige, la saison est perturbée, moins de curistes, moins de cèpes puisque c’est la sécheresse, moins de girolles même si nous vivons, au moment où je le rencontre, une phase de pleine lune favorable à la pousse. Une année de rien.Mais cela n’empêche pas notre homme de partir avec quelques clients dans les bois. Partager le plaisir des promenades dans la nature, se familiariser aussi avec la flore . Trouver matière à démontrer, montrer les effets du changement climatique, par exemple les trompettes de la mort sont en voie d’extinction. Toutes les espèces sont pillées ravagées ramassées sans précaution. Quand on cueille un cèpe inutile de laisser sur place les racines. Les champignons se reproduisent à l’aide de spores. Ceux-ci sont généralement produits sous le chapeau, éjectés à maturité puis dispersés dans la nature. La sporée doit tomber au bon endroit sur le mycélium. Entasser les fonges dans un fourre-tout en plastique les dévaste, les écrase et leur fait perdre leurs vertus. Un truc, si vous ne possédez pas de panier mettez l’égouttoir d’une essoreuse à salade dans le sac et là votre cueillette restera fraîche. Lorsque vous allez en foret rapportez uniquement selon vos besoins, inutile d’en extraire que vous jetterez ou laisserez abîmer. N’oubliez pas les autres. Les prélèvements inopportuns appauvrissent les sols. Un beau matin le monde s’apercevra que les tête-de-nègre ont disparu et il se demandera pourquoi. Il y a urgence à prendre soin. La conversation durera. Nous terminons par cette question essentielle. Quel est le champignon le plus mortel ? C’est le dernier que vous aurez mangé !

 

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