Robert Porchon se souvient de Valéry Giscard d’Estaing.




Ce jeudi de la première semaine d’août 2020, la canicule ne se prive pas de soleil. 16 heures, Robert Porchon à Ventuéjols de Chaudes-Aigues, vaque à ses occupations habituelles de restaurateur, nettoyage, vaisselle… et déjà la préparation du dîner. Une grosse berline Peugeot se gare le long de sa terrasse. Le chauffeur, bien mis, en descend, se renseigne sur la possibilité de manger malgré l’heure tardive. Robert propose un en cas. L’homme en réfère aux deux passagers de sa voiture. Ils acceptent. Deux personnes sortent du véhicule et s’installent à l’intérieur de l’auberge. Robert Porchon, n’en croit pas ses yeux. Pour un peu il se pincerait. Non ! Il ne rêve pas. Valéry Giscard d’Estaing est chez lui en train de s’asseoir à une table en compagnie d’Anne-Aymone son épouse. Passé le premier étonnement, il soumet sa carte. Elle suggère une assiette de charcuterie. Lui préfère une omelette . Elle se range à son idée. Notre restaurateur prépare avec diligence son plat avec sept œufs. Il prend soin de sa préparation avec le stress qui s’impose. Il n’en revient pas « dans ma petite auberge Valéry Giscard d’Estaing et son épouse chez moi. » Il ne se laisse cependant pas troubler, apporte au couple sa commande. Le président souhaite une carafe de rosé… Il partage le mets avec Anne-Aymone. À la fin, il sauce avec du pain son assiette ainsi que le plat, comme dans le temps, ajoute Robert. Le plateau de fromages composé de plusieurs variétés, accompagné d’une compotée de fruits maison, ne résistera pas. Le président essuiera la coupelle avec son pain. Il se rend aux toilettes, avec quelques difficultés de mouvement. En revenant, il avise le logo des accordéons Maugein. « Ah ! je vois que j’ai affaire avec un connaisseur. » La discussion roule sur la musique, l’accordéon, les bienfaits de la cure thermale. Il se parle d’un dossier débloqué par Valéry Giscard d'Estaing pour la remise en conformité du débit réservé du barrage de Lanau. Sur lequel vous étiez intervenu pour le plus grand bonheur des pêcheurs… Sur Jean Cambon, qui selon Robert possédait la plus belle voix du folklore auvergnat. Robert offre au couple un DVD du chanteur. «Nous l’avons souvent entendu dans les banquets d’amicales Parisiennes. Je vous remercie. Nous regarderons cela ce soir.» Affirme Anne-Aymone. Sans aucune forme de condescendance, ils converseront dans une écoute attentive, respectueuse toujours avec un côté positif. Trois personnes à l’extérieur, sous les parasols, sont interloquées en reconnaissant Valéry Giscard d'Estaing. Des photos, un témoignage de cette rencontre ? Rien ! Pourtant Robert connaît un classard journaliste. Il n’a pas osé déranger le couple. Il n’ y a pratiquement pas songé d'ailleurs. Les femmes de la terrasse n’ont pas le réflexe de sortir leur smartphone pour attester de la rencontre. La mémoire visuelle et auditive en demeurent les seules preuves. Cela restera le meilleur souvenir pour tous. Les hôtes présidentiels quittent, satisfaits de leur escale, le restaurant. Ils promettent : Nous referons étape chez vous c’est sur notre route entre Estaing et Clermont-Ferrand. La vie vient d’en décider autrement.…

 

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