Je me souviens de Bertrand Tavernier.

 




Le cinéaste vient de tirer sa révérence ce 25 mars. Il avait séjourné en Caldagués durant plusieurs jours pour y réaliser la Princesse de Montpensier dans les environs… Voici ci-dessous mon dialogue avec lui le 5 octobre 2009.


À la rencontre de Bertrand TAVERNIER

Bertrand tavernier est un des réalisateurs de cinéma majeur et le restera sans aucun doute. Quand on est un inconditionnel du Monsieur et qu’il passe à portée de stylo, la rencontre devient inévitable : actuellement en tournage dans la région. J'ai obtenu cet entretien grâce à la complicité de Bernard Gémarin propriétaire de l’hôtel Beauséjour. Toutes précautions prises le rendez-vous est à vingt heures dans les salons de l'hôtel. L’homme arrive à l’heure prévue. La poignée de main chaleureuse, il affiche une décontraction à l’aune, malgré une journée débutée à six heures du matin. Il propose un coin pour discuter « tout le temps que vous voulez ».

 

PP: je ne vous ferais pas l’affront de vous demander si vous connaissez le Cantal. Il suffit pour s’en convaincre de voir le premier plan de « Holy Lola ».

BT Oui c’est magnifique n’est-ce pas ? Je souhaitais le contraste avec le Cambodge, une maison par-ci par-là dans une nature généreuse. Je voulais provoquer un choc...entre Mauriac, et là bas. 

 

Et Chaudesaigues?

Je connais la réputation de votre cité thermale et je ferais bien d’y faire une cure. J’ai envisagé un moment de venir y soigner mon arthrose. Il va falloir que je m’y résolve.

 

Vous tournez la majeure partie de la princesse de Montpensier votre nouveau film dans la région.

J’aime beaucoup l’Auvergne en automne et puis la saison est exceptionnelle. Et cela correspond à cette histoire. Montpensier a existé, mais l'héroïne est de la pure fiction. Montpensier pour la protéger, lors des guerres de religion l’a  exilé en Auvergne, où il possédait deux châteaux, peu ou pas touchés par ces batailles. Et puis je ne veux pas externaliser les tournages en Roumanie par exemple. La région avec ses grands espaces se prête bien aux cavalcades, aux grandes chevauchées, la lumière, les couleurs d’automne.

 

Notre région doit vous changer après les désillusions de « Dans la Brume électrique » tourné aux États-unis .

C’est le système américain qui veut cela. Sur Montpensier on est dans une logique et une ambiance française, une culture française. Sur « la brume électrique », on était dans un système américain très professionnel. Le problème n'est pas venu de la star Tommy Lee Jones, un grand acteur, mais des producteurs américains du film. 

 

Envisagez-vous des avant-premières dans la région au moment de la sortie du film?

Je suis assez pour ce genre d’opération, c’est une manière de remercier les gens qui nous ont aidés et accueillis. Mais cela ne dépend pas que de moi. La production et le distributeur ont aussi leur mot à dire. (Interpellant les producteurs associé et exécutif à la table d’à côté). N’est-ce pas Messieurs?

 

Passent alors les vedettes du film Gaspard Uliel et Mélanie Thierry. La conversation prend ensuite un tour cinéphile averti sur François Truffaut, Raymond Depardon, son amitié avec Volker Schlöndorff , ses films réussis, les ratés, ses acteurs... La pendule a tourné prés de deux heures sans qu’il montre impatience ou ennui…



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