Le jardin d’agrément a remplacé une filature.
Si vous avez lu l’ouvrage de Pierre Chassang sur Chaudes-Aigues, il ne vous aura pas échappé, en ses pages 205 et suivant, le chapitre sur la cadisserie en Caldagués. Cette activité restera la première source locale de revenus pendant plusieurs décennies. Depuis le XVIIIe siècle, les tanneries déclinaient tout comme le tissage de laine et la cadisserie minés par la concurrence et le recul des étoffes grossières. À Chaudes-Aigues, on se refusait à mettre en accusation la routine, l’absence de dynamisme, l’incapacité de passer du stade artisanal à un mode semi-industriel. Un état de la situation du canton, dressé en 1881, signale la création par la famille Cros d’une filature sous la chapelle Notre-Dame. Elle est Implantée, rive droite du Remontalou sur les ruines d’un ancien moulin. Emploie deux hommes et trois femmes. Une carderie fait travailler un ouvrier et trois enfants. À la fin de ce XIXe siècle, les tricots ne sont plus fabriqués sur place. Les gens de la campagne confieront leur production à l’établissement Cros jusqu’à sa disparition. Entre les deux dernières guerres, celle-ci vivote, car elle fonctionne selon l’antique système à foulons avec 156 broches et elle manque de matière première… L’ironie du sort veut que les enfants s’amusent désormais où d’autres avant eux travaillaient. La filature se trouvait à quelques mètres de l’aire de jeu. La municipalité se portait acquéreur de l’ensemble dans les années 1970 pour y paysager un jardin d’agrément de son vrai nom et non pas parc de la piscine. Les héritiers Cros venaient aléatoirement de Marvejols séjourner quelques jours dans la cité thermale. Ils possédaient également le bâtiment qui abritait l’Économat, l’immeuble Chardenoux actuellement, rue Notre-Dame d’août. Cet espace public vogue sur quelque 40 années, bien tassées, d’existence, subit quelques travaux de rénovation : drainage, enfouissement de gaines pour un futur éclairage adapté aux lieux, rectification des allées et voies de déambulation.
