L’aigle et le coq de Julien Perrier envahissent Anterrieux

 

Dans le cadre de la biennale d’art contemporain « Chemin d’art » organisée par Saint-Flour Communauté, reçoit Julien Perrier. Il met son calot, empoigne son porte-voix et les mots qui prêtent à sourire et rire. Sorte de zébulon, l’homme ne se prend pas au sérieux. Nous allons effectuer le parcours de son agencement en commençant par l’entrée du hameau où un coq et un aigle accueillent le visiteur. Au mois d’avril, Julien Perrier, sculpteur installé près d’Angers, a rencontré Marcel Chastang, maire d’Anterrieux. C’est au sein du Musée de la Résistance, qui retrace les événements survenus localement pendant l’été 1944, que le modeleur a démarré son rendez-vous. Accompagné par Marcel Chastang, il s’est ensuite immergé dans l’ordinaire du village, depuis la grange de l’édile à l’église en passant par les édifices mémoriaux, ou encore à la découverte d’espaces du quotidien. Sa pratique s’inspire d’anecdotes et de la « Grande Histoire ». Anterrieux représente donc pour lui un terrain idéal pour la réalisation sur place. « L’objectif pour moi est d’investir les lieux, d’intégrer mon projet artistique à la vie et au passé local. » Explique Julien. Il aime mélanger le classique et les esquisses animalières ou burlesques. Iconoclaste, il crée des figures narratives, sauvages, végétales, voire humaines, en exacerbe l’expression. Terre et céramique, ces deux matériaux cèdent sous son humour. Ses propositions s’avèrent riches et décalées. Elles traduisent un univers fantasmagorique où le sérieux n’a pas sa place. Les volumes du plasticien s'imposent, frappent de prime abord. Finissent par se laisser apprivoiser du regard. Cet exercice, Julien Perrier le partagera avec les habitants, à l’occasion de diverses rencontres, mais également avec les élèves des écoles du territoire. « Chemin d’art » détient vocation à sensibiliser à l’art contemporain, dès le plus jeune âge. Les deux protagonistes restent omniprésents tout au long du parcours du monument aux morts au Pradel en passant par le musée de la Résistance. Le point d’orgue se situe surtout dans le combat de la croix de Lorraine et du svastika. À partir de ce moment là l’aigle se défait de sa superbe, se retrouve l’égal du coq sur le trône qui scelle la fin de son voyage, de la guerre. La réconciliation. L’itinéraire initiatique et métaphorique de la promenade aura duré plus d’une heure. Où l’humour se pointera à tous moments avec quelques assertions, inavouables comme « le fait d’aller… ». La discussion divaguera, sans diverger. Installé dans le Maine-et-Loire, formé à l’École Supérieure des Beaux-arts d’Angers à l’aube des années 2000, Julien Perrier pratique sa discipline avec un engagement professionnel et passionné. 

Voyage à découvrir jusqu’au 18 septembre 2022 à Anterrieux, accès libre. 

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