Marie-Hélène Cussac a enchanté Noël
Avec la soprano Marie-Hélène Cussac il s’avère inutile de retracer sa carrière pour ajouter à sa renommée tant elle est appréciée, populaire. Elle prodiguait un spectacle mardi soir en la chapelle Notre-Dame de Pitié à Chaudes-Aigues. Un peu Caldaguès par son grand-père, elle se faisait une joie d’offrir un concert au pays des eaux chaudes dans ce qu’elle appelle ce petit joyau à l’entrée de la ville. Elle avait choisi de donner cette séance à la bougie. Un paramètre irrévérencieux s’est glissé dans cette organisation : le froid. La cantatrice n’a pas renoncé à sa prestation en dépit de cet inconvénient. Les lumignons créent une ambiance, masquent la fraîcheur, la sensation reste cependant dans son entièreté. Même si la froidure a tendance à casser le chant. La soprano malgré ce désagrément demeurait enjouée, optimiste et tout en sourire. Elle présentait ses interprétations sans condescendance, joyeusement, en toute humilité. Ces représentations intimistes à la lueur des chandelles permettent de découvrir la musique autrement. Si la température possède une influence sur l’intonation, le récital de Marie-Hélène n’en a rien paru. Une prestation d’une heure dans une chapelle à l’atmosphère à un seul chiffre. Les auditeurs appliquaient la méthode Coué, prenaient donc le parti d’oublier cet inconvénient. La soprano avec sa bonne humeur, son talent, son professionnalisme embarquait les spectateurs dans un répertoire, émaillé d’arias de Haendel. Sans négliger les traditionnels : les anges dans nos campagnes et un minuit chrétien de pur bonheur. L’Ave Maria de Caccini, symbole de paix et fraternité, posait le point final. « On a eu froid, mais on a entendu un concert majestueux ». Affirmait à raison un auditeur. Comment fait-on pour applaudir en tenant une bougie ? L’assistance a trouvé la solution en nourrissant sa satisfaction de sincères ovations.
