Des gens du Nord installés en Caldagués
Cet immeuble imposant, avenue du docteur Mallet, un héros de la résistance locale, dont la « légende » dit qu’il serait la gare construite en vue de l’arrivée du chemin de fer en Caldaguès. Sauf que s’il existait bien un projet de ligne ferroviaire entre Saint-Flour et Espalion. La station de Chaudes-Aigues se serait trouvée implantée sur la colline de Radoundet, bien loin de la supposée gare. Pour diverses raisons, notamment de rentabilité, le service d’études de la voie ferrée fut supprimé le premier janvier 1933 et le projet mis au rebut. Le bâtiment a changé de propriétaire voilà deux ans. Il a été racheté par deux jeunes nordistes, Delphine Barbry et Jason Colpaert, dans lequel ils souhaitent installer leur projet de vie Caldaguès. L’accueil est chaleureux et le sourire de mise.
Après son bac, elle emprunte la voie d’un diplôme des métiers d’art, section céramique. Elle crée son atelier en 2010. Elle passe huit ans dans une structure associative, un tiers lieu de 1200 m2 regroupant 35 ateliers d'artistes et un bar associatif.
Lui s’engage sur un chemin parallèle en Amérique latine, bénévole dans une association « La décennie de mes 20 ans, je l’ai vécu au Chili et en Bolivie ». Il en devient le coordonnateur. « J’ai rencontré à ce moment-là des artisans joailliers, bijoutiers qui m’ont appris le métier ». Comment arrive-t-on à Chaudes-Aigues ? Delphine répond. « Ma famille venait en vacances à Ruynes en Margeride chez des amis. Lorsque nous nous sommes rencontrés avec Jason, nous avons défini un projet de vie et la volonté de la création d' une boutique dans un village qui ne soit pas un trou perdu, mais avec de l’animation. » Jason d’ajouter : « À Chaudes-Aigues, on peut tout faire à pied. On y trouve tous les commerces, la boulangerie, la boucherie, un cinéma à deux pas de chez nous, des associations, une vie touristique et thermale. » Ils ont acheté l’immeuble qui correspond à leurs attentes et moyens financiers avec la perspective de créer leurs ateliers respectifs. Ils prévoient 5 logements modernes, dont trois, en location à l’année. « Nous allons le rénover. Nous effectuerons nous-mêmes les travaux de démolition et l’évacuation des gravats. » Poursuit Jason. Des entreprises réaliseront les travaux de reconstruction. « Nous sommes là depuis un an, au sous-sol se trouve l’atelier de céramique avec un lieu de découverte. » L’ancien garage, en bord d’avenue, abritera l’atelier de Jason avec l’accueil de la clientèle. Ils attendent la finalisation de leur dossier administratif pour l’obtention des aides en vigueur délivrées par l’État. Durant ce laps de temps, lui travaille à l’Admr le matin. Elle effectue des remplacements à Géothermia. Delphine précise : « Nous ne connaissons pas tout le monde, mais tout le monde nous connaît. » Et d’ajouter avec un grand sourire « Les pétanqueurs nous surveillent, surtout dans l’avancement de la peinture des volets » . Nous terminerons par une autre légendaire réalité. « Ces gens du Nord ont dans leurs yeux le bleu qui manque à leur décor. Ces gens du Nord ont dans le cœur le soleil qu'ils n'ont pas dehors. » Inévitable certes, mais bien réel avec nos gens du Nord.