Les 20 bougies du Souffle du Par soufflées de belle manière
Pour un anniversaire, ce fut une fête avec les coupoles gothiques du lieu saint qui changeaient de couleur. En plus du plaisir auditif, la surprise visuelle. Ne dit-on pas que le mieux reste l’ennemi du bien. Lors de ce concert des 20 ans du Souffle du Par, le premier se trouvait au service du second. Trois formations tenaient la scène musicale et vocale en l’église Saint-Blaise Saint-Martin, tout habillée de lumières diaprées qui donnaient belle allure aux murs et voûtes ogivales de l’édifice. Dans son mot d’accueil, Michel Brousse, maire, appréciait l’endroit rempli. Il remerciait les groupes et plus particulièrement les Caldaguès du Souffle du Par pour toutes ces années à enchanter cette église et tant d’autres lieux en France. Il disait sa satisfaction de voir ces amateurs de belles chansons se mobiliser pour ces deux décennies d’animation. Le président Pascal Jarry savait gré aux bénévoles et chanteurs locaux de leur disponibilité et attachement à leur troupe. Il se montrait l’obligé des manécanteries invitées. Appréciait la tangibilité de la bourrée du Caldagués qui elle aussi, possède de nombreuses décennies d’activité. Cathy Mery, la cheffe de chœur, abondait dans le sens des deux intervenants précédents. Le concert commençait, avec Musica Condat à majorité féminine, tout en douceur et harmonie mozartienne à l’aune des deux premiers airs Ave Verum et Dona novis pacem issus d’œuvres de Mozart . Vallée de chœur transportait l’assistance à travers le monde depuis une Missa criola de bon aloi à une balade irlandaise sans omettre ma France de Jean Ferrat. Un groupe auquel on peut attribuer quelques superlatifs. Le souffle du Par retrouvait ses habitudes et son terrain de prédilection en son berceau, cette église. À partir de la Barcarolle d’Offenbach, jusqu’à Mon Dieu que j’en suis à mon aise de Nadau enchantait l’auditoire. Plus loin, leur maîtrise du groove avec deux négro-spiritual, emplissait la nef. Et surprise avec « Quand on a que l’amour » de Jacques Brel, incarné par le duo Carole et Laura. Quiétude totale de l’assemblée, dès les premiers mots. Même les ogives se taisaient. Leur transcription donnait frissons et picotements durant les quatre minutes de ce pur bonheur, le souffle contenu. Le public se levait, applaudissait les deux choristes. L’émotion palpable se lisait dans les yeux, sur les lèvres. Intense moment. Fabuleuse adaptation. Les chapelles latérales s'en souviendront longtemps ! À chaque changement de groupe, les sonneurs de Murat remplissaient la nef de leurs harmonies cuivrées. La séance s’achevait en beauté avec l’interprétation par tous les chanteurs du « Locus iste » : un motet de Bruckner, bijou d’absolu et délice pour les choristes sans doute, mais encore plus pour les auditeurs et les mélomanes. Josiane et Denis, les techniciens, repeignaient constamment les murs et les ogives. Ils passaient du violet au rose, du vert au jaune, avec des taches de bleu ou de blanc. Ajoutaient les couleurs de leurs projecteurs mixées par l’élégance de leur savoir faire. Le public s’émerveillait d’étonnement. Le plaisir du chant emplissait les champs du plaisir.