Voyage aux Philippines avec L'ensemble folklorique « Tarlac State University » 

La municipalité de Chaudes-Aigues et le Casino invitaient vacanciers, curistes et touristes à un voyage dans la culture philippine. Cet archipel du Pacifique est une contrée magnifique, mais son destin compliqué en a fait un lieu convoité en raison même de sa position géographique, de ses ressources et de la qualité des populations qui y vivent. Les conquérants espagnols ont laissé des souvenirs intacts à des minorités bourgeoises qui ont appris, des missionnaires catholiques, les vertus de la réserve. Les Japonais ont lâché dans ce pays leur soldatesque. Puis les Américains y ont allumé la fièvre du dollar. À travers ces impondérables, cette région est en perpétuelle ébullition. Il s’agit de l’une des plus vieilles terres du monde, puisqu’habitée par l’homme depuis vingt-deux siècles avant Jésus Christ. Les afflux de population s’y sont succédé : chinoises, japonaises, et même caucasiennes. L’Islam, le premier, y a imposé ses règles d’éducation. Les conquérants espagnols y ont apporté une influence marquée. Pour preuve les mythiques aventures amoureuses de Maria Clara, modèle métis de « Ne me touche pas », un roman en espagnol de José Rizal, le héros national de la République des Philippines. Maria Clara et son caractère sont depuis devenus synonymes d’idéal féminin traditionnel dans la civilisation philippine. Une icône indétrônable. Mais la langue espagnole et la religion catholique durent céder le pas devant le retour en force du Mahométisme au travers de ses marchands et de ses marins. Culturellement cet archipel est perméable, absorbe avec naturel ces changements successifs. Ces précisions, bienvenues, apportées par l’animatrice situaient le contexte moral et temporel du spectacle. La troupe « Tarlac State University » est l’émanation des ascendances citées plus haut. Elle porte dans ses chants, ses musiques et ses chorégraphies, dans la variété singulière des costumes, la plastique beauté des filles, l’illustration même de cette confluence. Les femmes s’abritent derrière des mantilles andalouses ou éventails. Ailleurs, les hommes dansent sur des airs de jotas, de paso doble ou de tango. Si la première partie du récital est complètement et typiquement d’essence philippine avec des rythmes répétitifs, quasi hypnotiques. La seconde reste plus accessible à des oreilles et des yeux Caldaguès où les empreintes européennes s’agrègent. Les sonorités, harmonies et scansions rappellent toujours quelque chose de « connu ». Par réminiscence le spectateur passe sans rupture d’une influence l’autre avec ces liens chorégraphiques qui racontent des histoires finalement simples comme celles de chez nous : rivalités, amour, drames, bonheurs… Ces variations de style sont l’équilibre de ces deux heures d’exotisme et de dépaysement. Et lorsque les guitares « gitanes » mènent le bal, le choc cadencé des bambous, le crépitement synchrone des castagnettes attestent de ce creuset multiculturel assimilé et restitué selon des rituels ancestraux occasionnant un déracinement au plaisir assuré.

 

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